Alors que l’opposition parlementaire refuse d’assister à la plénière / APN : un nouveau président avant jeudi

Alors que l’opposition parlementaire refuse d’assister à la plénière / APN : un nouveau président avant jeudi

Écrit par Hichem Laloui

C’est mardi ou mercredi que les députés de la majorité éliront leur nouveau président. Selon des élus du FLN, le bureau de l’Assemblée rendra, aujourd’hui, son rapport sur la vacance du poste du président de l’APN qu’il soumettra avant jeudi en plénière. Selon notre source, le choix de la journée sera dicté par la nécessité de donner du temps aux élus pour rejoindre l’hémicycle.

Une réunion aura lieu aujourd’hui présidé par le doyen des députés Laib El-Hadj dont l’ordre du jour sera de fixer la date de la plénière, étudier les projets de loi et les transferts de commissions. Plusieurs commissions gelées jusque-là devraient reprendre leurs travaux à l’instar de la commission des affaires étrangères.

« Il est difficile de réunir des dizaines de députés aussi rapidement, de ce fait, nous allons leur donner 24 h pour rejoindre leur poste et assister à la plénière », précise notre source qui ne craint surtout pas la défection des élus malgré l’annonce par l’opposition de son boycott. « Ils sont minoritaires pour peser sur le cours des choses », estiment les députés de la majorité. En effet, les partis de l’opposition représentés à l’APN ont décidé à l’unanimité de bouder la plénière qui verra le poste de Saïd Bouhadja transférer vers un autre député.

Le FFS, le RCD, le PT, l’alliance El Adala-El Bina-Ennahdha et le MSP ont tous affirmé que le vote du nouveau président du Parlement ne concerne que la majorité composée du FLN, RND, TAJ, MPA et des indépendants.

« C’est un coup de force et un coup d’état », considère le RCD. Même réaction chez le FFS qui estime, quant à lui, qu’une « Assemblée dont la légitimité est entachée par la fraude ne peut s’accommoder du respect des lois et des règlements ». Pour l’alliance islamiste qui plaide pour la dissolution de l’Assemblée, le vote du nouveau président «est un coup de force». Pour le MSP dont la position ne semble pas faire l’unanimité entre la direction du parti et les députés, il est « illégal » de désigner un nouveau président alors que l’actuel « n’a pas encore déposé sa démission ». Le MSP propose « une médiation » pour rapprocher « les positions ».

La Commission des Affaires juridiques, administratives et des libertés à l’Assemblée populaire nationale avait pour rappel confirmé, jeudi, « la vacance » du poste de président de l’APN lors d’une réunion consacrée à l’examen de la saisine qui lui a été adressée par le bureau de l’Assemblée. La commission avait indiqué que « tous les éléments juridiques de l’état de vacance sont réunies pour incapacité du président de l’APN (Said Bouhadja) à assurer ses fonctions, du fait de son désaccord avec les députés et son refus de démissionner ». Ce cas de figure s’inscrit dans le cadre des dispositions légales prévues par l’article 10 du règlement intérieur de l’APN, lequel prévoit « qu’en cas de vacance de la présidence de l’APN par suite de démission, d’incapacité ou d’incompatibilité ou de décès, il est procédé à l’élection du président de l’APN suivant les mêmes modalités prévues par le présent règlement intérieur dans un délai maximum de quinze jours à compter de la déclaration de la vacance ».

Le vote, selon le règlement, sera dirigé par le doyen des vice-présidents non candidat assisté des deux plus jeunes membres de l’Assemblée populaire nationale.