Les travailleurs des communes de la wilaya d’Alger bouclent, aujourd’hui, leur grève de huit jours entamée dimanche dernier avec l’option plus que probable de reconduire ce mot d’ordre de débrayage et d’une façon, cette fois-ci, illimitée.
Une option que devait entériner, hier dans l’après-midi, la coordination des sections syndicales des communes de la wilaya d’Alger. Une entité syndicale relevant de l’UGTA qui, par la voix de son chargé de l’organique et de la communication, a tenu à exprimer l’entière satisfaction du syndicat en raison du suivi massif du débrayage des communaux. «Un satisfecit double du fait, affirme Arezki Amrani, que nous avons pu administrer deux gifles : la première à l’endroit de la Centrale syndicale qui, pour rappel, avait totalement désavoué ce mot d’ordre de grève allant jusqu’à mener une véritable contre-campagne contre notre coordination». Quant à la seconde gifle, notre interlocuteur soutient l’avoir infligée à l’administration qui, vraisemblablement, ne tablait pas sur une adhésion aussi massive des communaux. Par leur débrayage, les travailleurs des communes d’Alger ont signifié de fort belle manière leur ras-le-bol quant à leur situation de laissés-pour-compte. Amrani dit regretter l’attitude du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales faite de mépris, promettant de répondre de la manière forte. Ceci en brandissant la menace d’une radicalisation plus soutenue de leur mouvement. En effet, la coordination des sections syndicales des communaux d’Alger devait, hier, faire le bilan de leur débrayage qui s’achève ce dimanche avec l’option plus qu’attendue d’une grève ouverte, voire illimitée. «C’est le vœu de la base qui n’en peut plus de continuer à supporter son délaissement et par les pouvoirs publics et par la Centrale syndicale qui joue souvent au pompier», dit-il, démentant tout contact avec la tutelle comme «colporté» par certains médias. A propos de ces prétendus contacts avec la tutelle, Amrani affirme que si ces derniers venaient à avoir lieu, «ils ne devraient en aucun cas concerner les deux premiers points de leur plate-forme de revendications», à savoir une revalorisation salariale pour tous les travailleurs communaux avec un salaire minimal de 40 000 dinars et l’intégration de tous les travailleurs contractuels et temporaires avec effet rétroactif depuis 2008 et la promulgation de la loi définissant la délégation de signature et les préposés aux guichets de l’état civil. Au sujet des désagréments que ce débrayage a provoqués, notamment en matière de ramassage des ordures ménagères quand on sait que la moitié des communes de la capitale assurent elles-mêmes cette opération, le chargé à l’organique et à la communication au sein de la coordination des sections syndicales des communaux d’Alger dit comprendre le souci des chefs de ménage, mais soutient que c’est, là, l’unique option pour eux de faire valoir leurs droits, par ailleurs reconnus comme étant légitimes par tout le monde. «Nous avons été poussés à agir de la sorte et nous n’y pouvons absolument rien», s’en défend-il.
M. K.