La moitié des infrastructures de stockage de l’eau en l’Algérie ont été réalisées au cours de ces 15 dernières années.
L’été approche, le spectre de la soif aussi, disaient il y a quelques années les Algériens. Ce préjugé n’est plus d’usage de nos jours dans de nombreuses régions du pays. L’alimentation en eau potable qui est devenue de plus en plus régulière ces dernières années pour pratiquement toutes les régions, a imposé au gouvernement un nouveau défi à relever, à savoir d’atteindre l’alimentation des foyers en eau potable à raison de 24h/24h.
Le présent défi que peu de capitales dans le monde ont pu relever, est déjà gagné dans beaucoup de chefs-lieux de wilayas et des grands centres urbains, y compris dans le Sud algérien. Pour les autres chefs-lieux de wilayas restants et les autres communes et villages, les contraintes ont plutôt un rapport avec le facteur temps,dit-on.Selon un responsable au ministère des Ressources en eau, l’Algérie a mis en place au cours de ces 15 dernières années, toutes les infrastructures nécessaires pour que cet objectif soit atteint. La réalisation de 41 barrages dont 31 réceptionnés, la réalisation de nombreux transferts d’eau, l’installation des unités de dessalement à raison de deux stations ou plus pour chaque wilaya côtière, ainsi que le creusement des centaines de forages à travers le territoire national.
Ces infrastructures ont permis à l’Algérie de stocker quelque 8, 5 milliards de m3, a déclaré récemment Abdelouahab Nouri, ministre des Ressources en eau et de l’Environnement lors d’une visite de travail qu’il a effectuée dans la capitale. La part du citoyen algérien à l’eau potable est de 180 litres/j, alors que cette dernière dans beaucoup de pays développés dans le monde ne dépasse pas les 120 litres/jour, avait-il encore ajouté.

Le taux de remplissage des barrages pour l’année en cours après les dernières pluies des mois de février et mars dernier, est, selon le ministre, de 71%.Ce taux de remplissage permettra aux Algériens de ne pas connaître de perturbations en termes d’alimentation en eau potable, a souligné le ministre Abdelouahab Nouri, il y a un mois au forum de la Radio nationale. Le ministre a exhorté, rappelons-le, les citoyens à adopter une méthode rationnelle quant à la consommation de l’eau.
Selon lui, il n’ y a qu’un tel comportement qui puisse garantir la disponibilité de l’eau potable d’une manière équitable à tous les citoyens. Le gaspillage de l’eau potable étant toujours important en Algérie, beaucoup de spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme et interpellé le gouvernement afin de mettre en place une stratégie efficiente pour lutter contre ce phénomène. Les raisons de ce phénomène propre à l’Algérie, sont nombreuses.
Le coût symbolique de cette matière en Algérie est, selon ces experts, la première raison de ce gaspillage. La vétusté des réseaux (AEP) datant encore pour certains de 1970 et le piquage illicite sur les réseaux par certains citoyens inconscients sont par ailleurs des raisons qui causent des fuites importantes en eau potable, font remarquer encore ces experts.
Il faut dire que le gouvernement algérien qui a écarté la possibilité de revoir à la hausse le prix de l’eau pour des raisons ayant trait à sa politique sociale adoptée depuis l’indépendance, n’est pas resté sans rien faire pour lutter contre les deux autres raisons. Le gouvernement a procédé à la rénovation de nombreux réseaux d’eau potable et l’installation de plusieurs autres nouveau réseaux.
Quant à la lutte contre le piquage illicite sur les canaux et les réseaux d’eau par des citoyens, les autorités ont pu poursuivre en justice de nombreuses personnes impliquées dans cette affaire. Ceci dit, la préservation de l’eau est avant tout, l’affaire des citoyens et la balle est désormais dans leur camp.