L’ampta, la seule usine de fabrication de tubes sans soudure (seamless) en Algérie et au Maghreb, n’arrive pas à truffer son carnet de commandes à même de sauver les 358 emplois. Alors que les besoins en tuberie en Algérie sont estimés à plus de 200 000 tonnes/an, l’AMPTA ne bénéficie que de 1,42 % des parts de marché algérien. Et le reste des parts ? Elles sont cédées aux étrangers à la faveur de l’importation en grandes quantités et à coup de millions de dollars de ces tubes, faisant fi de la préférence au produit national et, par ricochet, de l’intérêt national.
Arcelormittal pipes et tubes Algérie (AMPTA), ex-TSS (Tuberie sans soudure), est une société de droit algérien qui emploie 358 salariés.
Elle est la seule usine de fabrication de tubes sans soudure (seamless) en Algérie et au Maghreb, et ses fabrications de haute qualité sont destinées aux puits de forages gaziers ou pétroliers qui entoure la tige du forage, soit à l’élaboration des conduites de transport du gaz ou de pétrole dans le réseau de distribution ou dans la connexion des puits. AMPTA fournit également des tubes destinés aux forages hydrauliques et au transport de l’eau.
Créée en 1976, avec une production de 30 000 tonnes, elle a déjà posé 15 000 km de ces tubes en Algérie. Son slogan ? «Algérien d’un bout à l’autre du process de fabrication», c’est-àdire du minerai au tube de haute qualité.
La capacité réelle de l’usine de tuberie sans soudure est de 45 000 tonnes/an. Sa problématique actuelle, malgré ses efforts en termes de production, d’investissement et d’embauche, c’est que l’ex-TSS n’arrive pas à remplir son carnet de commande.
Elle n’avait obtenu en 2009 qu’une seule commande de 400 tonnes, soit l’équivalent de 4 jours de travail, alors que les besoins en tuberie en Algérie sont estimées à plus de 200 000 tonnes/an. AMPTA n’a bénéficié que de 1,42 % des parts de marché algérien en 2008/2009. Puis plus rien. La cause directe : l’importation de l’étranger d’importantes quantités en tuberie, négligeant ainsi les stocks en tube de TSS alors que les capacités de pose et l’utilisation sont limitées.
Durant cette même période, l’Algérie avait importé 800 000 tonnes en deux ans alors que le même produit existait au niveau du complexe sidérurgique d’El-Hadjar.
LE SYNDICAT S’EN MÊLE
Le 20 décembre dernier, le conseil syndical du complexe sidérurgique d’El-Hadjar criait sa colère et montait au créneau pour dénoncer ce scandale sans précédent, qualifié de «tuerie à petit feu».
A la tête du syndicat d’ArcelorMittal, Smaïl Kouadria, aujourd’hui député sur la liste du parti des travailleurs, dénoncera en affirmant dans une lettre SOS que «41,45 % des besoins en tubes de l’entreprise Sonatrach durant l’exercice 2009/2010, pour un montant de 731 millions de dollars, ont été importés via des traders, de véritables «beznassïa», alors que les travailleurs de TSS connaissaient les pires difficultés pour vendre leurs produits».
Et d’ajouter avec dépit : «On tue les entreprises algériennes au profit des traders/beznassïa», avant de se poser des questions. Où est la protection du produit national ? Où est la préférence nationale en pareil cas ? Etat régulateur, où es-tu ?
N. C.