Belkhadem sur le plateau de Nesma TV
Contrairement aux années précédentes, les élections algériennes n’ont pas été couvertes par les télévisions françaises et même par certaines télévisions arabes à leur tête Al Jazeera. Trois événements ont effacé cette nouvelle élection pluraliste algérienne: la crise en Grèce et les attentes du nouveau président français François Hollande pour les télévisions françaises, l’attentat en Syrie et la tenue du premier débat télévisé politique entre les deux candidats à l’élection présidentielle en Egypte: Amrou Moussa et Abdelmouneam Abdelfoutouh.
Les télévisions françaises comme France 2 et TF1, se sont contentées de donner les chiffres de la participation donnée par le ministre de l’Intérieur en illustrant avec des anciennes images d’archives. Visiblement, les médias français ne pensent pas que ces élections vont apporter les changements escomptés par la révolution arabe, d’où le désintérêt total pour cette élection. Seule la chaîne de l’Audiovisuel Extérieur France 24, a consacré des directs et des débats sur les élections législatives algériennes. Mais la télévision française, dans sa version arabe, a été néanmoins perturbée par les attentats suicides de Damas et a dû différer sa feuille de route sur l’actualité algérienne.
En revanche, c’est la chaîne tunisienne privée Nessma TV qui a mis le paquet pour faire un direct de 12 heures à partir d’Alger. Plusieurs hommes politiques algériens, à leur tête le chef du FLN, Abdelaziz Belkhadem, étaient invités au plateau de la télévision tunisienne.
D’anciens parlementaires comme Aït Larbi ou encore Harzallah étaient les invités du plateau de Chawki Smati, le présentateur algérien de Nessma TV. Et même des journalistes algériens de la presse arabophone et de la presse francophone étaient également les invités de la télévision des Karoui, qui a étonné les Algériens et même les Tunisiens pas cette couverture très large des élections algériennes, qui a même effacé le direct de l’Entv qui avait offert le même plateau organisé lors de l’enterrement de Ben Bella, avec le duo restauré Karim Boussalem et Farida Belkacem.
Les deux animateurs se sont contentés de diffuser des images du vote de wilaya, très lointaines dans le Sud et des directs du ministère de l’Intérieur. Aucun débat avec les partis ou les observateurs politiques n’était organisé par l’Entv, préférant se limiter aux chiffres et au cahier des charges du service public. Au moment où l’Unique diffusait de la musique et des documentaires, les nouvelles télévisions privées algériennes investissent le paysage audiovisuel algérien. C’est ainsi que Ennahar TV, Echourouk TV, Al Djazaïria TV et même Al Magharibia TV, émettant de Londres ont tenu à informer les Algériens, minute après minute, de l’opération du vote en Algérie.
Echourouk TV comme Nessma TV a bénéficié d’un plateau direct qui a été animé par l’ancienne journaliste de l’Entv, Leila Bouzidi, qui a accueilli plusieurs journalistes et analystes politiques pour parler des élections, mais aussi des résultats partiels. De son côté, Ennahar TV qui n’a pas bénéficié de direct, a diffusé plusieurs longs reportages sur les élections, dont le plus suivi demeure celui de l’opération de dépouillement qui a été diffusée en entier par la télévision de Anis Rahmani. De son côté, Al Jazeera TV a couvert timidement les élections avec la diffusion de petits reportages durant son JT.
L’inexpérience de ses journalistes a contribué à certains ratages.
Par ailleurs, la conférence de presse du département de l’intérieur a été diffusée en direct par Nessma TV, Al Jazeera, France 24 en arabe, alors qu’aucune télévision française d’information continue n’a diffusé la conférence du ministre de l’Intérieur. En définitive, la couverture des élections législatives a bénéficié d’une très large couverture audiovisuelle locale, alors que d’autres télévisions étrangères se sont contentées de donner quelques images de l’élection avec une analyse très réduite de la situation politique et sociale de l’Algérie.