L’annonce de la création du nouveau parti islamiste de Djaballah sera la deuxième après celle faite par l’ancien ministre de l’Industrie et ex-numéro 2 du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra
Les partis islamistes veulent se réorganiser pour affronter la prochaine étape, notamment celle des élections législatives, en attendant les réformes politiques concernant la loi sur les formations politiques, le code électoral et la Constitution.
Dans ce cadre, Cheikh Abdallah Djaballah annoncera officiellement la naissance de son parti politique, le 30 du mois en cours. Un parti ouvert aux islamistes et fidèles de Djaballah, ex-militants d’El Islah et d’Ennahdha.
L’annonce était prévue pour hier mais un changement a été introduit à la dernière minute. Ainsi, la proclamation de la création d’un nouveau parti islamiste sera la deuxième après celle faite par l’ancien ministre de l’Industrie et ex-numéro 2 du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, concernant la naissance de son parti, «le Mouvement pour le changement (El Taghyir)».
En outre, dans un passé très récent, des rumeurs ont couru sur le projet de création d’un nouveau parti islamiste par d’ex-membres du FIS dissous et certains évoquaient même «une récupération» de la part du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem qui avait rencontré cheikh Sahnouni, ex-leader du FIS et autres, même si pour le SG du vieux parti il ne les a pas rencontrés en tant que militants de l’ex-FIS.
Il faut dire que cette tentative des islamistes de revenir sur la scène politique connaît une accélération avec l’annonce des réformes politiques, notamment la révision du texte fondamental de la République, pourtant Abdallah Djaballah avait rejeté l’invitation de l’Instance de Bensalah chargée des consultations sur ces réformes. Face à ce retour confus des islamistes, les partis islamistes déjà en activité «légale» se sentent menacés et essayent de se réorganiser.
Dans ce contexte, le mouvement El-Islah qui a participé aux consultations menées par l’Instance de Bensalah, a organisé vendredi dernier à Alger une réunion préparatoire aux prochaines échéances. La réunion a regroupé les présidents des bureaux de wilayas du centre. A cette occasion, le secrétaire général du mouvement, Hamlaoui Akouchi, a déclaré sur les consultations relatives aux réformes politiques auxquelles a pris part le mouvement El-Islah, avoir fait «des propositions concernant différents secteurs».
A ce propos, il s’est interrogé sur les résultats de ces consultations qui n’ont toujours pas été annoncés, estimant que cela dénote de «l’hésitation du pouvoir et l’influence de la situation que traverse le monde arabe».
Du côté du Mouvement de la société pour la paix (MSP), la décision de quitter l’Alliance présidentielle n’a pas été concrétisée malgré les discours menaçants. Ainsi, le dernier conseil consultatif du parti a tranché pour rester au sein de l’Alliance. En réalité, le MSP n’a pas d’autre choix.
Pourtant, il y a un mois, Boudjerra Soltani avait déclaré que le MSP retournera à sa source qui est celle «des islamistes». Cependant, le MSP est loin d’avoir cette «magie» de rassembler les islamistes. Cette situation de faiblesse que vivent les partis islamistes existants serait, selon des observateurs, un facteur encourageant pour la naissance de nouvelles formations islamistes.
Nacera chenafi