La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a proposé mardi une feuille de route pour une sortie de crise et avertit les parties prenantes au conflit que “le pays ne pouvait attendre davantage pour régler” la crise, ajoutant que “le terrorisme est une réelle menace” si les protagonistes ne parviennent pas à se mettre d’accord, en référence notamment à la montée en puissance des groupes terroristes en Libye.
La Manul, qui supervise les négociations en cours entre les autorités rivales libyennes dans la ville marocaine de Skhirat, a soumis ses propositions aux parties en conflit.
Selon un communiqué de l’ONU, la feuille de route porte sur “la formation d’un Conseil présidentiel dirigé par des personnalités indépendantes, un gouvernement d’union nationale et un Parlement représentant tous les Libyens”. “La période transitoire, dont la durée sera fixée par les parties (libyennes), s’achèvera avec la tenue des élections qui interviendront après l’adoption par référendum d’une Constitution”, ajoute-t-on.
L’émissaire de l’ONU, Bernardino León, qui s’efforce de maintenir le dialogue sur les rails, a également multiplié les pérégrinations dans les pays de la région, mais aussi à Tripoli et Tobrouk qui a eu lieu lundi soir où il s’est entretenu avec les autorités rivales.

Lundi, à Bruxelles, M. León a dit espérer poser cette semaine les bases d’un “accord final” concernant notamment la mise en place d’un gouvernement d’union. “Il existe une chance que nous puissions faire des progrès et avoir les premiers noms pour un gouvernement d’unité nationale cette semaine”, a-t-il dit. La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, avait, quant à elle, plaidé pour l’arrêt de toute activité militaire entre les belligérants. “Toute activité militaire doit cesser si on veut un avenir pour la Libye”, a-t-elle déclaré, soulignant qu’il faut “un processus mené par les Libyens, qu’ils s’unissent, cessent de se battre entre eux et combattent ensemble Daech” (acronyme du groupe État islamique), qui profite du chaos ambiant pour s’implanter dans le pays. Sur le terrain militaire, les affrontements ont redoublé d’intensité ces derniers jours entre les partisans des deux gouvernements et parlements rivaux, notamment à Benghazi. Ainsi, au moins sept soldats ont été tués mardi soir dans deux attentats-suicide à la voiture piégée contre deux points de contrôle de l’armée sur la route de l’aéroport, dans le sud de cette ville qui est contrôlée en partie seulement par le gouvernement reconnu par la communauté internationale, alors que d’autres secteurs étant aux mains de groupes islamistes armés. La première attaque avait été menée dans le secteur de Lithi et la seconde non loin de la zone de Massaken. Un responsable des Forces spéciales a précisé que les deux attentats ont été commis par des “kamikazes à bord de deux voitures piégées”.
Vendredi, le gouvernement, reconnu par la communauté internationale et installé à Tobrouk, avait annoncé une offensive pour “libérer” Tripoli, pour y déloger les milices de Fajr Libya. La délégation d’islamistes a alors menacé de se retirer des négociations avant de revenir sur sa décision.