Les importations de véhicules et d’accessoires automobiles ont coûté à l’Algérie, durant les cinq premiers mois de l’année 2017, la bagatelle de plus d’un milliard de dollars US. L’information communiquée par les services des douanes algériennes à l’agence de presse officielle APS en dit long, d’autant que les opérations effectuées par une poignée de concessionnaires automobiles ont enregistré une hausse par rapport à la même période de l’année 2016. Ce chiffre, qui ne reflète guère la volonté du gouvernement à juguler les importations, donne un aperçu sur les graves dysfonctionnements qui règnent dans le secteur de l’automobile. En effet, alors qu’aucune licence d’importation n’a été octroyée à ce jour, en sus des quotas non définis, le gouvernement a dépensé un milliard de dollars, soit la même valeur que celle déboursée durant l’exercice de l’année 2016. Qui a importé et à qui ont profité les lettres de crédit ? À première vue, aucun concessionnaire automobile n’a été autorisé, depuis le 31 décembre 2016, à effectuer une quelconque opération. Le commun des mortels aura compris que cette somme colossale a été dépensée dans les “importations déguisées”, pour paraphraser le ministre de l’Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, qui avait, récemment, accablé la gestion de son prédécesseur, Abdeslam Bouchouareb. Dans le détail, le véhicule de tourisme s’est taillé la part du lion avec une facture qui s’élève à 530,8 millions de dollars durant les cinq premiers mois de l’année 2017, contre 504,02 millions de dollars sur la même période de l’année 2016, soit une hausse de 5,31%. Une facture salée qui intervient à quelques jours de l’octroi des licences d’importation pour un contingent global de 25 000 unités. Selon les services des douanes, la facture d’importation des véhicules de transport de personnes et de marchandises (classés dans le groupe des biens d’équipement) a reculé, se chiffrant à 196,4 millions de dollars contre 263,45 millions de dollars, soit une baisse de 25,45% entre les deux périodes de comparaison. Viennent ensuite les parties accessoires des véhicules automobiles (classés en biens de consommation non alimentaires). Leur facture d’importation a atteint 164,1 millions de dollars contre 171,53 millions de dollars, en baisse de 4,33%. Idem pour les pneumatiques neufs en caoutchouc. Ils ont coûté 144,6 millions de dollars contre 181 millions de dollars, soit une baisse de 20,11%. Ainsi, les “importations déguisées” se sont substituées aux “importations ordinaires” et auxquelles tous les concessionnaires automobiles avaient l’habitude de souscrire. Autrement dit, les véhicules ont été importés sous forme de kits, de pièces, de parties à assembler et de biens en équipement qu’il fallait pour permettre aux chaînes de montage de poursuivre leurs activités. Pour rappel, sur l’année 2016, le contingent quantitatif d’importation des véhicules de tourisme a été fixé à 98 374 unités dans le cadre des licences d’importation. La facture d’importation des véhicules de tourisme avait coûté près de 1,3 milliard de dollars en 2016 contre 2,04 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 36,61%.
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