Faire son marché, et préparer ses repas, sont ces derniers jours, un véritable dilemme pour les ménagères qui ne savent plus comment faire pour joindre les deux bouts.
Aucun produit n’est épargné par cette folie des prix. Encore une fois, la sardine a connu une hausse. Hier matin le kilo a atteint 500 dinars, voire 550 dinars dans certains marchés. Un seuil rarement égalé depuis des années et ce poisson bleu n’est plus le fameux plat du pauvre. Un prix que personne n’accepte ni ne comprend, mais qui n’empêche pas les clients de mettre la main à la poche. «Ce n’est pas logique, on dirait que je demande le prix d’un kilo de rouget», ironisera un quadragénaire.
Cette situation trouve son interprétation, de l’avis des experts, dans la faiblesse de l’offre. A cela s’ajoute aussi un fait climatique important qui ne favorise pas les sorties en mer. Il s’agit de la vague de froid. La sardine, et le poisson bleu en général, suit les courants chauds. Le mauvais temps des derniers jours n´explique pasAperçu à lui seul cette envolée des prix. D´autres facteurs sont à prendre en compte, notamment le circuit de distribution et la mauvaise volonté des pêcheurs locaux à s’aventurer au large.
Il fut un temps où la sardine, de part son raisonnable prix qui variait entre 50 et 150 dinars selon la période saisonnière, permettait aux familles à faibles revenus d’en consommer régulièrement, pour remplacer le déficit en viandes rouges ou blanches. En effet, le poisson bleu, et en particulier la sardine, possède de grandes qualités nutritives. Cette dernière est particulièrement recommandée pour sa richesse en oméga 3, et faisait partie du menu des familles oranaises au moins une fois par semaine.
La hausse disproportionnée des prix du poisson serait due à une faiblesse de l’offre, selon le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques les ressources halieutiques sont insuffisantes pour palier à une demande qui s’accroît de plus en plus. Il propose d’encourager l’aquaculture et la pisciculture pour «élever l’offre en poissons». L’élevage intensif du poisson serait la seule solution, pour maîtriser cette flambée des prix.
Le stock de biomasse qu’on peut pêcher est en constante diminution, selon les résultats d’une étude menée par des chercheurs algériens, en collaboration avec leurs homologues espagnols. Les résultats ont fait ressortir que le stock de la biomasse totale (faune maritime) est estimé à 600.000 tonnes par an, mais que l’Algérie ne peut pêcher que 220.000 tonnes par an (au maximum), soit un tiers du stock total.
Mehdi A