Alors que les investissements étrangers « déçoivent » en Méditerranée, selon Anima L’Algérie a doublé la mise entre 2011 et 2012

Alors que les investissements étrangers « déçoivent » en Méditerranée, selon Anima L’Algérie a doublé la mise entre 2011 et 2012

Si en Algérie les investissements directs étrangers (IDE) ont doublé entre 2011 et 2012, ceci s’explique par le « niveau historiquement bas atteint en 2010 », selon l’Anima-Mipo (observatoire des annonces d’investissements et de partenariats en Méditerranée) qui vient de publier un rapport sur l’investissement direct à l’étranger (IDE), intitulé « les défis de la transition », dans les pays MED (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Autorité palestinienne, Syrie, Tunisie, Libye et Turquie).

Mais le portefeuille algérien de projets apparaît, selon la même source, « plus diversifié qu’auparavant » dans les secteurs notamment immobilier, bancaire, énergétique et pharmaceutique.



Or les pays maghrébins, la Tunisie et le Maroc, perdent chacun 1 milliard d’€ d’IDE entre 2010 et 2011 et la Libye voit son montant d’IDE divisé par quatre en 2011. Mais dans l’ensemble du bilan du rapport 2011, la déception l’emporte ; hormis en Turquie, en Israël et au Liban, les pays  qui « attirent relativement quelques investissements » du fait principalement, indique l’observatoire Anima-Mipo, de la crise économique et du « printemps arabe ».

De surcroît, l’observatoire ajoute que « les projets d’IDE détectés se concentrent dans des secteurs relativement peu efficaces en termes de création d’emplois » et peuvent aggraver la « pression environnementale sur un littoral déjà surexploité ». A la baisse des IDE et des revenus du tourisme se complète parfois par une diminution des exportations en 2011 (-16% en Égypte, -30% en Syrie, -67% en Libye).

Ainsi Anima  (réseau réunissant  plus de 70 agences de promotion des investissements, réseaux internationaux et acteurs du développement territorial en Méditerranée), prône le retour à l’investissement privé répondant « aux atouts et besoins de la région ».

De plus, l’observatoire invite les différentes parties prenantes à envelopper, dans les projets d’investissement, le développement durable. En Europe, les entreprises européennes arrivent toujours en tête et représentent encore environ « la moitié (45% en 2011) des investissements étrangers en montant ».

Mais, avec seulement « 12 milliards d’€ annoncés en 2011, soit 7 milliards d’€ de moins qu’en 2010, les Européens sont  toutefois à leur plus bas niveau depuis 2004 ».  Les investissements de certains des pays du sud méditerranéen continuent « de dégringoler » : en Turquie (division par deux du nombre de projets d’investissement et de partenariat dans les pays MED), en Égypte (6 milliards d’€ de moins en 2011 par rapport à 2010) et en Syrie (2 milliards d’€ de moins qu’en 2010).

Au Liban, « le nombre de projets est stable, mais les montants sont en forte régression (64 millions d’€,  soit 10% des IDE de 2010) »  tandis qu’en Jordanie « la baisse par rapport à 2010 est également significative : deux fois moins de projets annoncés ». Par ailleurs, les Territoires palestiniens ne font l’objet d’aucun projet d’investissement.

Certains indicateurs apaisent quelque peu la déception de l’observatoire avec « une légère reprise des IDE enclenchée au cours des derniers trimestres du 2012 » ; mais aussi l’apparition « d’une certaine rotation sectorielle dans les projets d’investissement, qui a privilégié les secteurs les plus stratégiques pour la région  dans les secteurs de l’agroalimentaire, médicament, industrie et de la distribution, et plus efficace en termes de création d’emplois de logiciels, automobile, électronique et banque ».

Meziane Atmani