La grève du personnel navigant commercial d’Air Algérie a été largement suivie. Celle-ci a causé des désagréments aux milliers de voyageurs de la compagnie aérienne pris en otages par ce débrayage jugé « illégal » par le PDG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, qui a réitéré lundi à Alger son engagement à augmenter de 20 % les salaires de l’ensemble du personnel de la compagnie nationale, et a réaffirmé sa disponibilité au « dialogue » avec les travailleurs.
Il a précisé que la situation financière dans laquelle se trouve actuellement la compagnie ne permettait pas de satisfaire toutes les revendications soulevées par le personnel, notamment celles réclamant une augmentation des salaires de 106 %. Le même responsable a exprimé, par la même occasion, sa disponibilité au « dialogue et à la concertation » pour trouver une solution à ce conflit. Le dirigeant d’Air Algérie a fait savoir que la compagnie n’a pu assurer, à cause de cette grève, que 40 vols sur les 186 prévus pour la journée.
Dans ce contexte, M. Boultif a regretté ces désagréments et a souhaité trouver rapidement une issue à ce conflit. Il a toutefois souligné que toute augmentation de salaires « ne saurait être appliquée à une catégorie à l’exclusion d’une autre ». « Je ne peux me permettre d’appliquer des augmentations que sur la base des possibilités financières de la compagnie », a-t-il ajouté. Le même responsable a également proposé d’améliorer les conditions de travail du personnel de son entreprise, notamment le personnel naviguant en s’engageant par la même occasion à la construction d’un bloc opérationnel.
Dans le même ordre d’idées, il s’est engagé a ouvrir le dossier de la refonte du système salarial des travailleurs de l’entreprise dans le but d’aller vers une hiérarchisation des salaires des différentes corporations de la compagnie comme cela est pratiquée par les compagnies internationales. M. Boultif a ainsi affirmé « faire le maximum » pour trouver un terrain d’entente à ce conflit et parvenir à une « justice salariale » dans le cadre d’un « système de hiérarchisation cohérent et favorable à la création d’un climat de changement positif de la compagnie ».
Le PDG du transporteur aérien public a précisé par ailleurs qu’en dépit du fait que cette grève a été décrétée par un collectif des personnels naviguant commerciaux et non pas par un syndicat, la direction de l’entreprise « continue de dialoguer avec le personnel, et ce, dans l’intérêt de l’entreprise ». Il a déploré les pertes financières engendrées par cette grève et celle du 15 juin dernier et en a appelé encore une fois à la « sagesse ». Le 15 juin dernier, le syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA- hôtesses d’accueil et stewards, chefs de cabine et chefs de cabine principaux) avait observé une grève d’une journée à l’appui de revendications salariales socioprofessionnelles. Ils réclamaient un statut de personnel navigant spécifique, à l’instar du personnel technique navigant (pilotes et co-pilotes), ainsi que la revalorisation de leurs droits salariaux et socioprofessionnels.