Confronté à un climat économique et social délétère, le gouvernement tunisien s’emploie, depuis son installation, à trouver des solutions idoines à la crise de plus en plus préoccupante qui frappe le pays. La situation est d’autant plus inquiétante que les grèves sont devenues quasi quotidiennes. Enseignement, justice, santé, industrie, énergie sont autant de secteurs, et non des moindres, qui ont connu ou connaissent encore des arrêts de travail dont les conséquences sur la machine économique et la paix sociale ne sont plus à démontrer. Le dernier débrayage intempestif dans le transport ferroviaire est à ce titre édifiant : des dizaines de milliers de voyageurs ont été laissés jeudi dernier sur les quais de la gare centrale de Tunis après que les conducteurs et les contrôleurs des trains, se dirigeant vers la banlieue sud de la capitale et les différentes villes du pays, eurent décidé, subitement, d’entrer dans une grève à durée “indéterminée”. Une action qui intervient au moment où le gouvernement se penche sur la situation des grévistes qui ont déclenché, durant le mois d’avril, plus de 400 arrêts de travail. Et ces mouvements de grève ne font qu’aggraver le déficit dont souffre déjà le Trésor public qui doit faire face, d’un autre côté, aux augmentations salariales estimées à 580 millions de dinars (290 millions d’euros). Selon le ministre des Finances, ces financements ne pourraient être trouvés que par le biais de prêts étrangers.
A lire aussi