Alors que les événements se succèdent : Des partis politiques en vacances

Alors que les événements se succèdent : Des partis politiques en vacances

Censés jouer le rôle d’intermédiaire entre les citoyens et les autorités, les partis se désengagent de leur responsabilité.

C’est l’immobilisme total. Rien ne fait bouger les partis politiques. Alors que les événements se succèdent ces derniers temps, les partis restent déconnectés. Ni activité politique, ni même pas un communiqué, les partis ont complètement déserté le terrain pour se mettre à l’abri de la chaleur sous d’autres cieux.

Le crash de l’avion d’Air Algérie, le séisme qui a frappé la capitale vendredi dernier en faisant six mort et des centaines de blessés, et la poursuite des agressions sur Ghaza n’ont pas réussi à capter leur intérêt.

La classe politique continue d’observer le silence, comme s’il s’agissait d’un non-événement. Au lieu d’exprimer sa solidarité avec les familles sinistrées et d’être au petit soin, les politiques ont l’esprit ailleurs et refusent de renoncer aux vacances. Même leurs leaders qui ont l’habitude d’investir les plateaux télévisés durant la campagne électorale, se sont éclipsés des feux de la rampe. Censés jouer le rôle d’intermédiaire entre les citoyens et les autorités, les partis se désengagent de leur responsabilité.

Des émeutes ont éclaté depuis deux jours au niveau des quartiers fragilisés, sans que cela ne les interpelle. Le plus effarant est que même les grosses cylindrées ont brillé par leur absence. Le parti majoritaire du FLN, connu par son activité intense et ses campagnes préliminaires lors des élections, a disparu de la circulation.

L’ex-parti unique ne fait plus entendre sa voix pour dénoncer les agressions israéliennes contre Ghaza ou soutenir les sinistrés du crash et du séisme. La direction de Saâdani semble avoir d’autres chats à fouetter. Le FLN n’a organisé aucune action en guise de soutien au peuple palestinien.

Le FLN n’est pas le seul. Son rival du RND n’a pas fait mieux. Après une longue absence, M.Bensalah a saisi l’occasion de présentation des voeux de l’Aïd, jeudi dernier, pour rattraper le coup sur la situation à Ghaza. Le secrétaire général du RND est intervenu après plus de dix jours du début de l’agression sur Ghaza pour réitérer son soutien. «Nous réitérons notre condamnation des massacres perpétrés en Palestine et appelons la communauté internationale à intervenir rapidement, pour mettre un terme aux massacres israéliens perpétrés à Ghaza au vu de l’opinion publique», a souligné M.Bensalah dans une allocution prononcée devant les cadres et militants du parti.

Le successeur de Ouyahia a appelé la communauté internationale à intervenir rapidement pour mettre fin aux massacres perpétrés par Israël dans la bande de Ghaza. Le RND s’est contenté uniquement de dénoncer cette agression et de renouveler son soutien, sans pour autant envisager de prendre des initiatives. Contrairement, le MSP était le seul à faire le premier pas et dénoncer l’agression.

Son président Abderrazak Makri multiplie les contacts et ses actions de soutien. Le MSP compte lancer une caravane en aide aux enfants palestiniens. Le PT et l’Ugta lui ont emboîté le pas, en organisant des marches de soutien au peuple palestinien. Or, les manifestations des partis se comptent sur les doigts d’une seule main.

La société civile a été plus active sur le terrain, en organisant des marches à travers les quatre coins du pays en signe de solidarité avec les Palestiniens. Ce qui laisse déduire que les partis, qui sont au nombre de 68 formations, ont brillé par leur indifférence. Ces derniers ont préféré regagner d’autres destinations telles que la Turquie, l’Espagne ou l’Hexagone pour passer des vacances que de se mettre à l’écoute des citoyens.

Preuve en est, toutes leurs activités ont été reportées à septembre. Université d’été, réunion de restructuration, conseil national sont autant d’événements prévus durant l’été qui ont été décalés pour la rentrée sociale. Les vacances sont apparemment sacrées pour le «cheptel» politique. La fin du mois sacré du Ramadhan n’a pas mis un terme à l’hibernation qui frappe la scène politique nationale, depuis plus de deux mois. En attendant septembre, le vide fait l’événement en politique.