Alors que les effondrements se poursuivent,Ça craque à Oran!

Alors que les effondrements se poursuivent,Ça craque à Oran!

Le phénomène, qui nécessite un traitement de choc, est devenu récurrent ces dernières années

Les occupants du vieux bâti sont souvent obligés de dresser leurs tentes dans les rues transformant la ville en une oasis en plein centre urbain.



Dimanche soir. Il était environ 22h lorsqu’un immeuble, qui s’étant partiellement effondré auparavant, s’écroula totalement. Aucune perte humaine ni de blessés n’ont été enregistrés. Le bâtiment, dont la construction remonte à l’époque coloniale, est situé dans le quartier populaire de Saint-Pierre.

L’écroulement de dimanche est le troisième enregistré en un mois et le quatorzième depuis le début de l’année en cours. Le phénomène, qui nécessite un traitement de choc, est devenu récurrent ces dernières années. Il sévit un peu partout dans tous les quartiers composant la ville d’Oran. Les bâtisses de Derb et Sidi El Houari sont, dans leur totalité, entièrement éventrées. La même situation est à relever à Plateau, Mediouni, El Hamri, Cité Bel Air, Gambetta, Carteaux, La Bastille, Cavaignac, Saint-Pierre…etc. Plusieurs familles sont devenues SDF suite à cette calamité.

Il suffit d’un petit changement climatique pour que l’alerte maximale soit donnée: les occupants du vieux bâti sont, notamment pendant l’hiver, obligés de dresser des dizaines de tentes dans les rues transformant la ville d’Oran en une oasis en plein centre urbain. «Nous courons dans tous les sens aux fins de nous abriter loin du risque des écroulements pouvant survenir lors des vents forts et des fortes trombes», a déploré une septuagénaire habitant dans l’ancien Oran, Sidi El Houari. El Bahia, que l’on veut transformer vaille que vaille en une métropole méditerranéenne, souffre de l’inextricable et irrémédiable problématique du vieux bâti.

Elle recense près de 2000 immeubles menaçant ruine à tout moment. La réhabilitation ne concerne que 600 bâtiments, soit un tiers des bâtisses classées dans la zone rouge.

La mesure visant à retaper les immeubles en question a été décidée par le président de la République en personne, lors de ses visites de travail et d’inspection qu’il a effectuées à Oran le mois d’aout 2007 et mois de décembre 2008. Les travaux ont été lancés après plusieurs années de retard inexpliqué.

Dans le but de mieux cerner la problématique, la wilaya d’Oran aurait décidé de prendre en charge les immeubles ayant une valeur architecturale et historique. Le reste serait sans aucun doute à raser. Cette vision est plus qu’évidente étant donné que le foncier, devant servir d’assiette pour des projets d’envergure dans le cadre de la modernisation d’Oran, manque cruellement. Après les effondrements, l’eau.

Cette autre problématique, qui n’est pas nouvelle, constitue ces derniers jours, le sujet principal des débats locaux. L’eau coule partout.

Elle s’infiltre dans la quasi-totalité des habitations situées au rez-de-chaussée des bâtiments de la deuxième capitale du pays. «Cela fait plus d’un mois que nous vidangeons cette cave», a affirmé un agent de la Société des eaux d’Oran, Seor.

La cave, qui est souterraine, est située en plein coeur du centre-ville d’Oran, très précisément dans la rue Khemisti. Et un autre d’ajouter déclarant que «notre parking souterrain est, la plupart du temps, inondé par les infiltrations récurrentes des eaux dont on ne connaît pas provenance». Le garage de stationnement est situé dans le quartier de la Bastille.

Des questions ont été posées et peu de réponses ont été apportées faute d’études géologiques devant passer au peigne fin le mouvement de l’eau dans les soubassements de la ville d’Oran. Une chose est sûre, la ville d’Oran est placée entre deux oueds. Le premier est situé au ravin Blanc tandis que le deuxième n’est autre que l’oued Rouina qui s’étend à partir de la wilaya de Chlef. W. A. O.