La crise, qui secoue l’université Abderrahmane-Mira de Béjaïa depuis fin novembre dernier, s’enlise davantage.
Alors que le mouvement de protestation mené par le collectif libre des étudiants (CLE) issus de différentes résidences universitaires de Béjaïa, s’est accentué, hier, avec le blocage des deux campus, l’administration rectorale vient de saisir les autorités judiciaires, à travers une plainte déposée auprès du tribunal et des services de police, à l’encontre d’une vingtaine d’étudiants, accusés d’être des meneurs de cette contestation ayant conduit à la paralysie totale de l’université.
C’est ce que nous avons appris,
hier, auprès du recteur de l’université de Béjaïa qui précisera que
les “étudiants incriminés, connus
pour leur activisme et leurs comportements perturbateurs, ont été bel et bien identifiés avant d’être poursuivis en justice”.
Selon le Pr Boualem Saïdani, il y avait au départ, une dizaine d’étudiants exclus qui étaient à l’origine de cette situation conflictuelle.
Du coup, ces derniers ont fini par être soutenus par une cinquantaine de leurs camarades, composés essentiellement de membres de comités de cités universitaires. À noter qu’un groupe de ces étudiants contestataires, qui réclament la réintégration de leurs camarades exclus, a empêché, hier matin, d’autres étudiants désirant reprendre les cours au niveau du campus d’Aboudaou. C’est le cas d’ailleurs de la faculté de médecine où des affrontements entre les “pour” et les “contre” la reprise des études ont failli dégénérer.
Certains parents d’étudiants que nous avons rencontrés, hier, à Béjaïa, n’ont pas manqué, pour leur part, d’afficher leur vive inquiétude quant à l’issue de cette situation de crise. Ils craignent surtout ce spectre de l’année blanche qui pointe à l’horizon.
“C’est vraiment honteux pour nos autorités qui n’arrivent toujours pas à mettre fin à une situation qui n’a que trop duré. Il est vraiment navrant de constater aujourd’hui, qu’une poignée d’étudiants exclus continue à prendre en otage l’avenir de plus de 40 000 autres étudiants !”, s’indigne un quinquagénaire dont la fille est inscrite en première année de médecine à l’université de Béjaïa.
Enfin, il convient de signaler que la commission chargée d’examiner les 140 recours introduits par des étudiants exclus, devrait rendre sa décision aujourd’hui.
Selon le Pr Saïdani, cette commission de recours, qui devait étudier les dossiers au cas par cas, est présidée par le vice-recteur chargé de la pédagogie et composée des vice-doyens chargés de la pédagogie ainsi que des présidents de conseil scientifique de chaque faculté.
K. O.