Alors que les députés critiquent le projet de loi sur les partis, APN : le FLN fait de la résistance

Alors que les députés critiquent le projet de loi sur les partis, APN : le FLN fait de la résistance

Les députés du FLN ont saisi, hier, l’occasion des débats sur le projet de loi sur les partis pour dénoncer les appels à sa “mise au musée”.

Intervenant en premier, le député Si Affif a estimé qu’“au lieu de faire un travail partisan et de militantisme au sein de leur parti, ils se sont attaqués au FLN pour demander sa mise au musée”. Considérant les auteurs de ces appels comme “pesant peu” sur la scène politique, Si Affif leur dénie le droit de s’ingérer dans les affaires de sa formation politique et leur suggère de s’occuper de leurs propres problèmes au lieu de “s’attaquer à un parti qui ne les concerne pas”, oubliant que ce parti porte un sigle et que c’est ce sigle qu’il s’agit de protéger selon ceux-là mêmes qu’il dénonce.

Exprimant la même préoccupation, le député de Constantine, Messaoud Chihouh, a tout autant critiqué les appels à la dissolution du FLN en indiquant que “les affaires du parti concernent ses militants”. D’autres députés sont également intervenus dans ce sens pour demander à ce que les appels à la mise “au musée du FLN” se taisent car “dénués de sens”.

Intervenant sur d’autres questions, plusieurs députés ont appelé à la levée des “contraintes administratives entravant l’agrément de partis politiques en voie de constitution”. C’est le cas d’un ex-député du Front national algérien (FNA) de Tlemcen, Mohamed Benhamou.

“Sortez dans la rue, personne ne vous reconnaîtra, la société a besoin d’autres partis, d’autres responsables et d’autres visages”, lance-t-il à la cantonade, notamment aux membres des partis de l’Alliance présidentielle. Et d’ajouter : “Arrêtez de nous faire peur avec la menace islamiste. Autorisez la constitution de partis islamistes et puis contrôlez-les mais ne les empêchez pas de se constituer.”

Ciblant de nouveau les députés de l’Alliance présidentielle, le député de Tlemcen a estimé que “certains partis ont vidé de leur sens les réformes” appelant dès lors le président de la République à faire usage de ses prérogatives constitutionnelles pour “faire passer ces réformes”. Intervenant de leur côté, des députés du Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont indiqué que la mission d’un parti politique “consiste en la mise en œuvre de ses programmes et être à l’écoute des préoccupations des citoyens et non de courir derrière l’administration pour avoir son agrément”. Le nouveau texte, selon eux, “consacre l’autorité de l’administration sur les partis, notamment en ce qui concerne l’ingérence dans les affaires internes de ces partis”.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a indiqué, lors de sa présentation du projet de loi sur les partis, que le nouveau texte détermine “avec précision les modalités et les conditions de création des partis, conformément à une feuille de route expliquant les différentes étapes à suivre, en commençant par la déclaration de création du parti, la tenue de son congrès et les voies de recours”. Ce projet de loi qui consacre “le respect du caractère républicain de l’État, les valeurs de la souveraineté nationale, de l’indépendance du pays, ainsi que la préservation de l’unité nationale”, explique le ministre, avant de noter que le projet de loi réaffirme le principe interdisant la formation de partis politiques militant pour des objectifs contraires “aux valeurs de la Révolution de Novembre et à l’éthique de l’islam”. Le projet de loi organique relatif aux partis politiques prévoit de remodeler la nature des rapports entre les administrations de l’État et les partis politiques dans un cadre équilibré et harmonieux fondé sur le respect de la loi, explique le membre du gouvernement, avant de souligner que le texte assure “la libre création d’un parti politique dans le cadre de la loi ainsi que la libre expression et exercice de ses activités, et de ses idées, sous réserve que cette liberté ne soit pas détournée en vue de reconstituer un parti dissous”.

Il est à noter que 85 députés se sont inscrits pour intervenir sur le projet de loi.

NADIA MELLAL