Alors que les décharges envahissent les villages: Quelle issue pour les CET bloqués?

Alors que les décharges envahissent les villages: Quelle issue pour les CET bloqués?

A Yakouren, en plein poumon de la wilaya, à Bouzeguène, à Makouda, à Aïn El Hammam et à Tarihant, les cris d’alarme montent en choeur pour dénoncer les pollueurs.

Des lieux d’une virginité naturelle originelle ont été salis et défigurés par des citoyens, peu nombreux au demeurant, mais dont la nocivité est légendaire.

Des automobilistes indélicats jetaient leurs poubelles depuis plusieurs années. Ils ont fini par accomplir leur crime. Les lieux sont infréquentables. Hier donc, ce sont les citoyens des villages Ikoussa et Tazrouts, relevant de la daïra de Bouzeguène qui se sont élevés pour dénoncer le crime commis aux alentours du chemin de wilaya qui relie leurs belles localités, nichées dans le massif, versant oriental de l’Akfadou.

Dans une déclaration remise aux autorités et à la presse locale, les villageois dénoncent ces agissements de personnes, mais surtout le laisser-faire des autorités locales qui ne bougent pas le petit doigt pour arrêter le massacre écologique qui frappe le lieudit Ighzer. Situé aux portes du village, le lieu a été assailli par les ordures au point de devenir aujourd’hui une décharge sauvage en plein air. Aussi, ces derniers avertissent toutes les parties que des mesures seront prises par les comités des villages cités plus haut.

Des mesures seront prises pour défendre le milieu où vivent leurs enfants. A cet effet, l’avertissement fait figure d’appel également au premier magistrat de la commune; le président de l’APC est attendu au niveau de la défense de ce lieu situé sur le terrain de sa commune. Les villageois lui rappellent d’ailleurs qu’un arsenal juridique est à sa disposition et qu’il peut en faire usage à tout moment. En fait, le problème ne concerne pas uniquement les trois villages de Bouzeguène.

C’est bien pire que cela puisse paraître. Des dizaines de villages souffrent de ce mal qui gangrène le teritoire de la wilaya de Tizi Ouzou. A Tarihant, dans la commune de Boudjima, les villageois se sont dressés comme un seul homme afin de défendre leur environnement sans rien attendre des élus locaux. Une association a été mise sur pied par les jeunes et elle s’est directement trempée dans le bain. Des actions de volontariat sont organisées alors que d’autres villageois ont chassé les tenanciers des débits de boissons alcoolisées informels. La tâche n’a pas été facile, mais la réussite a été au bout.Par ailleurs, ces exemples ne sont pas résiduels. Des centaines de villages en souffrent.

La lutte ne semble pas arrêter la descente aux enfers de l’environnement local. Le problème est beaucoup plus profond qu’il y paraît. La cause n’est pas seulement l’incivisme de certains citoyens. Le plus grand obstacle de l’environnement au niveau local réside dans les oppositions qui bloquent la réalisation de plusieurs centres d’enfouissement technique.

Les blocages en question ont à l’origine des oppositions de plusieurs autres villages, mais aussi l’absence de la culture du dialogue de la part des pouvoirs publics. En effet, les villageois campent sur leurs positions, mais proposent d’autres alternatives comme d’autres terrains. Mais les pouvoirs publics semblent refuser de refaire les études pour la recherche d’autres sites.