Alors que les citoyens crient à l’arnaque, Les boulangers veulent une baguette à 10 DA

Alors que les citoyens crient à l’arnaque, Les boulangers veulent une baguette à 10 DA
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Le pouvoir d’achat des Algériens risque d’encaisser un autre coup      dur ! Après les transports, les fruits et les légumes (frais et secs) et bien d’autres produits de consommation, c’est au tour du pain qui peut connaître une augmentation de prix au grand dam des petites bourses.

Les boulangers, dans leurs propositions qu’ils ont émis au ministère du Commerce, ont suggéré que le prix de la baguette soit de 10 Da. En effet, la Fédération avait présenté au ministère du Commerce une « étude exhaustive » sur le coût de la baguette de pain.

M. Kelfat, président de la dite Fédération affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a indiqué à cet effet, que le prix du pain s’élève sur la base de cette étude, à 9,85 DA, ce qui a amené l’ensemble des boulangers à ne plus respecter le poids du pain. Selon lui, la marge bénéficiaire des boulangers était estimée à 20 % en 1996, mais avec l’augmentation des matières premières (farine et levant) et l’augmentation de la main-d’oeuvre, le coût du pain dépasse nettement celui de la vente. Ce n’est pas tout ! Outre l’augmentation du prix, les boulangers veulent diminuer le poids de la baguette, actuellement à 250 grammes, à 200 grammes.

Cela au moment, où les citoyens se plaignent du pain proposé, qui est parfois, loin d’atteindre ne serait-ce que les 200 grammes. Toujours dans le but d’assurer leur marge bénéficiaire, les boulangers, réunis sous la bannière de leur Fédération, ont proposé au ministère de réduire, sous forme de subventions, le prix du quintal de la farine de 2 000 Da à 1 500 Da. A rappeler que le ministre du secteur, Mustapha Benbada, avait affirmé dans le courant de la semaine, que son département ministériel procèdera à la révision de la marge bénéficiaire des boulangers, fabriquant le pain uniquement dans les petites villes et en milieu rural, reconnaissant par ailleurs, que ces derniers rencontraient des problèmes en la matière.

LG Algérie

Ce qui constitue un signal favorable vis-à-vis des boulangers. Ceux-ci d’ailleurs, ont exprimé hier leur satisfaction à l’égard des déclarations du ministre, tout en souhaitant une « solution concrète » à leurs revendications. A cet effet, La Fédération communiquant par la voix de son président, affirme qu’elle n’envisageait aucune grève ou protestation pour la satisfaction de ses revendications. Contacté par nos soins, M. Hadj Tahar Boulenouar, le porte-parole de l’Ugcaa, s’est montré optimiste, quant à la sauvegarde et du prix et du poids actuel de la baguette.

« Il se peut que les boulangers et le ministère trouvent d’autres solutions que l’augmentation du prix et la diminution du poids. Si l’on fait appel à des subventions adéquates et conséquentes, les fabricants de pain peuvent continuer sur le rythme de travail actuel. Comme exemples, je cite la réduction des charges fiscales ou la prise en charge par l’Etat d’une partie des salaires des travailleurs ou encore les deux à la fois », dit-il. Il nous fait savoir, en outre, que la Fédération des boulangers a instruit ses adhérents, de ne changer ni le prix ni le poids.

A la question de savoir, si tous les boulangers respectent les normes en vigueur, M. Boulenouar avoue que ce n’est pas toujours le cas. « Il y a des boulangers et des boulangers ! », dit-il.

Par Hamid Fekhart