Bamako est aujourd’hui gagné par la panique de la maladie du virus Ebola. Depuis le mois d’octobre, les cas suspects se multiplient de plus en plus dans les structures sanitaires au Mali. Trois personnes sur quatre cas testés positifs au virus sont décédées, selon un communiqué du ministère malien de la Santé, qui fait état de plus de 250 personnes sous surveillance.
Le cas malien fait changer la donne, mais pour l’instant les autorités algériennes n’ont pas, a priori, durci les mesures préventives prises pour faire face à cette maladie mortelle.
«Aucune mesure spéciale n’a été prise par le ministère de la Santé», avait affirmé Slim Belkessam, chargé de communication au ministère de la Santé. Selon lui, la situation n’est pas alarmante. Les autorités sanitaires estiment que le dispositif actuel est suffisant pour faire face à la situation. Région frontalière avec le Sud algérien, ces cas confirmés, constitueraient un véritable danger pour les habitants du Sud.
Ebola est connu pour être un redoutable virus, à propagation foudroyante. L’immigration massive à laquelle fait face le Sud de l’Algérie de la part des habitants de certains pays voisins, dont le Mali, qui fuient la mal-vie, les guerres, l’insécurité, la famine et autres aléas, pourrait favoriser la propagation de ce virus désormais aux portes de l’Algérie. A ce jour, aucun cas d’affection n’a été enregistré sur le territoire national. Le risque épidémique du virus Ebola en Algérie est jugé «faible» par la cellule de veille constituée d’experts de différentes spécialités.
Toutefois, toutes les mesures ont été prises pour faire face à toute éventualité. Dans ce cadre, le dispositif mis en place consiste en le renforcement en médecins et équipements de toutes les structures sanitaires déjà installées au niveau des ports, aéroports et postes frontaliers terrestres. Des mesures de prévention, notamment dans les zones frontalières, ont été prises. «Des opérations de dépistage et de diagnostic sont menées aux frontières», selon le ministère de la Santé.
Ces mesures préventives s’inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre du dispositif de dépistage et de diagnostic précoce élaboré par le ministère de la Santé. «Tous les voyageurs qui passent par la frontière algérienne sont soumis à un contrôle médical rigoureux», a-t-il affirmé. Par ailleurs, la France vient de décider d’étendre à partir d’hier son dispositif de contrôle des passagers aux vols en provenance de Bamako, au Mali.
«Dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola, et du fait de l’évolution de la situation épidémiologique, le dispositif de contrôle et de suivi des passagers sera étendu aux vols en provenance de Bamako», a indiqué, hier, le ministère français de la Santé. «La situation au Mali est inquiétante. J’ai décidé de me rendre à Bamako pour rencontrer les autorités maliennes pour voir comment on peut changer d’échelle», a pour sa part expliqué Annick Girardin, secrétaire d’Etat au développement et à la Francophonie.
Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie a fait 5 177 morts sur 14 413 cas dans huit pays, notamment en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. A noter que des tests de vaccins anti-Ebola pourraient être menés dès décembre, selon une annonce de l’OMS. «Des tests sur des vaccins contre l’Ebola seront menés si possible en décembre prochain en Afrique», avait déclaré à Genève le Dr Marie-Paule Kieny, directrice générale de l’organisation.
Meriem Benchaouia