Un parti dans la tourmente
Le nouveau secrétaire général du FLN devrait être élu juste après la destitution de son SG.
Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a accepté de mettre son mandat à l’épreuve de l’urne à l’occasion de la tenue de la session ordinaire du comité central du 31 janvier et 2 février prochain, mais en posant ses conditions devant les mouhafedhs qu’il a réunis, avant-hier, au siège du parti à Hydra (Alger). «Belkhadem a dit qu’on va à l’urne et que la session sera organisée là où veulent les contestataires. Les mouhafedhs ont refusé cette option mais le secrétaire général a insisté tout en posant une condition: si la confiance des membres du comité central lui sera retirée, il n’y aura pas de direction collégiale pour gérer les affaires du parti», nous a indiqué une source à l’intérieur du parti.
En clair, Belkhadem veut que le secrétaire général du FLN soit élu durant la même séance de sa destitution. «Comme cela s’est passé au RND», a ajouté notre source, précisant que l’ordre du jour de la session reste le même, avec l’ajout, pour entamer les travaux, du point relatif au retrait de confiance au secrétaire général.
Les points retenus par la direction nationale s’articuleront autour des questions organiques et organisationnelles, bilan des activités du 2e semestre 2012, projet de budget 2013, avant-projet de synthèse de quelques propositions concernant la révision de la Constitution et débat général. L’option de M. Belkhadem d’élire un successeur sur place n’est pas du goût des redresseurs. «Ce qu’il propose est grave. Ce n’est pas lui qui nous dicte ce que nous devons faire. C’est à nous de décider», a indiqué le porte-parole du mouvement de redressement, Mohamed Seghir Kara, joint au téléphone.
Notre interlocuteur qui ajoute que «la majorité des mouhafedhs n’ont rien à voir avec le FLN» et qu’ils sont «des pions de Belkhadem» qui accuse ce dernier d’avoir fait de l’ex-parti unique «une association de malfaiteurs».
«Il ne faut pas oublier que ces mouhafedhs ne sont pas élus par la base mais désignés par Belkhadem. La majorité sont des opportunistes et défendent leurs intérêts personnels à travers le soutien qu’ils apportent au SG», a martelé M.Kara, accusant d’opportunisme politique le chef du groupe parlementaire du parti, Tahar Khaoua. Selon des informations recoupées, M.Khaoua, originaire de Batna, était un partisan d’Ali Benflis pendant la crise de 2004 qui a conduit à l’éviction de M.Benflis.
Toujours est-il que les redresseurs poursuivent la mobilisation des troupes pour la destitution de M.Belkhadem, plus que jamais contesté, y compris par les ministres FLN. Le porte-parole du mouvement de redressement annonce que le nombre des signataires contre le secrétaire général a atteint les deux tiers des membres du comité central.
M.Kara a annoncé également deux autres rencontres régionales qui se dérouleront cette semaine à Aïn Defla et Jijel, après celles organisées à Oran et Constantine. Ces rencontres régionales seront sanctionnées, selon notre source, par une rencontre nationale le 30 janvier, soit à la veille de la session du comité central.