Des assistances qui laissent à désirer, des structures hospitalières incapables de répondre aux besoins des malades, manque quasi permanent de médicaments, des médecins et des paramédicaux en protestation constante, des équipements de radiologie acquis à coups de milliards inutilisés et la liste est encore longue. En dépit des avancées réalisées en termes de structures et d’équipements, le service public n’a pas connu les améliorations escomptées. Le secteur de la santé éprouve d’énormes difficultés pour se mettre au diapason des ambitions affichées au début de la dernière décennie à l’entame des réformes opérées dans le cadre de la mise en œuvre du programme présidentiel.
Il suffit de se rendre aux urgences des différents hôpitaux de la capitale pour se rendre compte des multiples insuffisances qui restent à réparer afin de garantir un service public à la hauteur des aspirations des citoyens. «Sur le plan esthétique, nos hôpitaux sont devenus plus attractifs. Malheureusement, la prise en charge des malades reste toujours en deçà des attentes, même si des budgets colossaux ont été dépensés par les pouvoirs publics à cet effet», s’accordent à dire des citoyens rencontrés au CHU Oran. Parmi nos interlocuteurs, certains affirment attendre de subir des examens radiologiques depuis plusieurs mois, mais ils sont à chaque fois renvoyés à une date ultérieure, sous prétexte que «le personnel spécialiste des scanners et autres moyens de radiologie est absent, ou bien le matériel est en panne». La pression est beaucoup plus intense sur les services de chirurgie.
Des malades sont contraints de patienter plusieurs semaines pour bénéficier d’un rendez-vous et en cas de grève des médecins spécialistes, leur attente devient encore plus longue. Heureux sont ceux qui ont des connaissances au niveau de ces structures de santé publique. «Il y a des gens qui bénéficient de rendez-vous dans des délais très courts, alors que la plupart d’entre nous doivent faire preuve de patience. Nous espérons que notre tour arrivera avant que nous quittions définitivement ce monde !», lancent, amers, des patients rencontrés au Chuo.
Si telle est la situation au niveau de la capitale de l’Ouest, que peut-on dire des autres régions? Surtout les wilayas de l’intérieur et du Sud, qui accusent un manque en médecins spécialistes et dont les habitants sont toujours forcés de monter au nord du pays pour tenter de trouver une place et bénéficier des soins nécessaires. Plusieurs promesses ont été faites par les ministres qui se sont succédé à la tête de ce secteur concernant une dotation équitable de toutes les régions du pays en termes de structures et personnels médicaux. Quelques années plus tard, il s’avère que les objectifs tracés sont loin d’être atteints. S’il faut reconnaître que plusieurs acquis ont été réalisés en termes de nouveaux hôpitaux et d’acquisition de matériel médical, il n’en demeure pas moins que leur exploitation à bon escient fait toujours défaut. La rupture de stocks de médicaments vient s’ajouter aux multiples défaillances du secteur qui semblent loin d’être maîtrisées.
Des barons de l’importation continuent d’imposer leur diktat et une politique de garantir l’approvisionnement constant et en quantités suffisantes de médicaments s’impose. La réforme a dépassé son échéance, mais les résultats se font attendre…
Aussi, la rupture de stocks de certains médicaments, notamment ceux destinés aux malades chroniques, est enregistrée de façon quasi régulière, exposant les concernés aux dangers de complication de leur état de santé. Certes, des mesures ont été prises à cet effet par les pouvoirs publics, mais il semble que ce fléau a la peau dure. Ces jours-ci, certains médicaments destinés aux épileptiques et cancéreux et certains vaccins ne sont pas disponibles dans les officines et plusieurs associations de malades sont montées au créneau. Des cas pareils sont signalés de temps à autre, ce qui nécessite la mise en place d’une stratégie nationale efficiente pour venir à bout de ce problème majeur.
«Durant les années 2003/2004 la facture d’importation était de l’ordre de 600 millions de dollars US. A l’époque, le challenge était de réduire cette dépense de moitié (graduellement en renforçant la production nationale et l’investissement étranger dans ce domaine). Dix ans après, nos besoins ne sont assurés qu’à hauteur de 25 à 30 % et la facture s’est élevée à plus de 2,6 milliards de dollars», rappelle Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). A quand une solution radicale ?
Les citoyens contraints à recourir aux cliniques privées
Les lacunes caractérisant le secteur de la santé publique poussent des centaines de milliers de citoyens à recourir aux cliniques privées. Et ce comportement n’est pas seulement l’apanage des familles aisées. Ces dernières années, en effet, une grande partie des Algériens se soigne au niveau de ces cliniques privées en dépit des tarifs onéreux qui y sont appliqués. «La santé n’a pas de prix», dit un proverbe bien connu.
Une tournée dans certaines de ces cliniques et laboratoires de radiologie à Oran permet de constater que des citoyens y viennent des quatre coins du pays en quête de soins. «J’avoue que nous avons demandé l’aide de plusieurs parents et amis proches pour amasser la somme exigée par cette clinique. Des examens médicaux et radiologiques et une intervention chirurgicale au niveau du cœur reviennent à plus de 20 millions de centimes», affirme Boudjellal, la trentaine, rencontré dans une grande clinique privée à Nekkache «Nous avons longtemps attendu sans avoir réussi à avoir un rendez-vous au niveau des grands hôpitaux publics. Et quand la santé de mon père a atteint un seuil critique, j’ai supplié toutes les personnes que je connaissais pour m’aider financièrement.
J’ai même publié une annonce dans un journal», ajoute ce bonhomme. Il est vrai que les structures de santé publique n’arrivent plus à faire face à la demande de plus en plus importante, notamment en termes de soins spécialisés, mais ce qui complique davantage le calvaire des malades est cette attitude des employés d’accorder souvent la priorité à des personnes de leurs connaissances, laissant les autres patienter ou mourir ! Des scènes de violence sont même enregistrées quasi quotidiennement dans différents hôpitaux, des citoyens protestant contre des pratiques de favoritisme. «Il y a des scanners dans presque tous les hôpitaux d’El-Bahia.
Mais je suis contraint de venir dans ce centre privé, car j’en ai marre d’attendre. Je paye 32 000 dinars, mais je préfère cette solution que d’exposer la santé de ma mère à une éventuelle aggravation», se désole Bachir. «J’ai fait des économies pendant plus de quatre mois, j’ai vraiment serré la ceinture pour économiser cette somme. Le matériel existe, mais malheureusement les mauvais réflexes persistent et continuent de nous priver de nos droits les plus élémentaires», déplore notre interlocuteur. Ce qui agace encore plus les citoyens est le fait que des médecins exercent aussi bien dans des structures publiques que privées. Et ces derniers exigent des malades d’effectuer des analyses ou des examens au niveau de cliniques où ils collaborent.
D’ailleurs, les cliniques privées poussent comme des champignons ces dernières années et le secteur de la santé est devenu un créneau très porteur. Si les personnes aisées optent pour ces structures par souci de bénéficier d’une prise en charge adéquate, les autres citoyens au pouvoir d’achat limité sont aussi contraints de «fuir» les hôpitaux publics et se débrouillent comme ils peuvent pour cela.
Une affluence amplifiée dans les urgences…
Ces derniers mois, plus que les précédents, les urgences du centre hospitalo-universitaire d’Oran font face à un afflux accru de malades. Au niveau de ce service, les patients affluent de partout. «L’établissement ne peut plus répondre aux demandes de plus en plus nombreuses. Cet afflux influe négativement sur la qualité des prestations», dira un médecin urgentiste. Selon la cellule de communication du CHU d’Oran, 100 613 consultations ont été effectuées par le service des urgences médico-chirurgicales du Chuo en 2012.
Durant la même année, 20 662 ont été hospitalisés au niveau de ce service. Rien que pour le service des urgences chirurgicales qui compte 36 lits, il a été enregistré 46 133 consultations, 17 549 hospitalisations et 3 977 actes chirurgicaux. Pour le service des urgences médicales, il a été recensé 55.480 consultations et 3 113 hospitalisations, pour une capacité réelle de 10 lits. Le plateau technique a réalisé 1 592 scanners, 75 285 radios, 9 310 échographies et 61 073 examens biologiques (analyses). Cette structure reçoit les malades de 16 wilayas de l’Ouest, notamment celles de Mostaganem, Aïn Témouchent, Relizane et Mascara.
Les urgences médicales sont souvent confondues avec un service de consultation. «Ce sont de faux malades qui auraient pu être pris en charge au niveau des établissements de santé de proximité (Epsp)», souligne notre interlocuteur. Avant d’ajouter : «La pression que connaît ce service est à la base de tous les problèmes et on est contraints de gérer le stress des malades et de leur entourage». Notre interlocuteur nous explique que certains malades, tenaillés par la douleur, voire par la peur, perdent le contrôle de leurs nerfs.
Ils réagissent en pleurant, d’autres en criant, alors qu’une troisième catégorie de malades, la pire, se montre agressive en exigeant de voir immédiatement le médecin, même si leur cas est moins grave que les autres. Selon un autre médecin, «cette structure érigée pour servir de casernement ne s’adapte en aucune façon aux conditions essentielles de la prise en charge d’un malade. Cela va de la réception du malade à sa circulation (tri, déchocage, bilan radiologique, bloc réanimation…). Cette structure, dépendante pour certains besoins des services du Chuo et se trouvant extra-muros, pose un problème de sécurité pour le déplacement, surtout de nuit, des personnels médicaux ou d’éventuels transferts de malades.
Des transferts qui posent le problème de retard de traitement. En plus des caractéristiques de la structure, il existe un véritable problème d’organisation». Pour rappel, en 2009, la Direction de la santé de la wilaya a annoncé que le secteur serait prochainement renforcé par la réalisation d’une nouvelle unité des urgences médico-chirurgicales à l’hôpital d’Oran dans le cadre du plan quinquennal de développement (2010-2014).
La santé est souffrante, la prostitution bat son plein et autres…
Les effondrements se succèdent. La santé est malade. La prostitution bat son plein. La criminalité prend le relais. L´année 2012 a fini sur un goût d’inachevé. Peu de bonnes choses ont été réalisées, mais beaucoup d´événements malheureux ont marqué la wilaya. En l´espace d´une nuit, l´on tend à effacer les déboires des 365 jours passés. Au décompte final, les mêmes résultats seront annoncés.
La wilaya d´Oran se réveille à l´aube de l´année 2013 sur une annonce aussi fastidieuse que calamiteuse, la montée en flèche du nombre de malades du sida. La maladie qui n´épargne aucune tranche d´âge a atteint son summum. Les chiffres le prouvent. Près de 260 cas ont été enregistrés durant le premier semestre de l´année écoulée. La santé est malade à Oran. Des dizaines de cas de tuberculose, de maladies respiratoires chroniques.
Il y a péril en la demeure. Les responsables en charge du secteur continuent de succomber aux offrandes des œuvres sociales tout en se livrant au jeu du lynchage entre collègues qui pour un démodulateur, qui pour un mouton de l´Aïd. Jadis, havre de paix, la wilaya d´Oran est l´épicentre des fléaux sociaux qui se conjuguent au quotidien. El Bahia croule sous les effets du plus vieux métier du monde et l´abandon de nouveau-nés. Plus d´une centaine de bébés ont été retrouvés, soit dans des poubelles, soit devant des immeubles. Même les campus universitaires ne sont pas épargnés. Un nouveau-né a été découvert enveloppé dans un sac poubelle, à la cité universitaire d´El Badr.
La mendicité a atteint des proportions alarmantes. Près d´un millier de femmes, hommes, enfants et handicapés sillonnent la ville en quête d´argent. L´immigration clandestine n´est pas en reste. Un millier de «sans-projet-fixe», venus d´Afrique, séjournent à Oran. En mal de tourisme, des hôtels anodins de M´dina J’dida offrent un meilleur cadre pour l´hébergement de ces «errants du nouveau monde». La place de Tahtaha ne désemplit pas. De jour comme de nuit, ces «sans-destination-fixe» attendent et espèrent, vainement, la traversée. La harga bat son plein. Un sujet qui n´est plus à présenter. Des jeunes sans perspective défient les dents de la mer. La consommation et le trafic de drogue sont devenus monnaie courante. La ville d´Oran s’est en une plaque tournante de la commercialisation et du transit des stupéfiants. «La chitta ou la plaque marocaine» est en vogue à Oran. La criminalité prend le relais. Triste liste de maux pour une ville surnommée El Bahia. Le tribunal criminel d´Oran traite quotidiennement, en moyenne, deux affaires liées à la criminalité. Association de malfaiteurs, agressions, vols qualifiés, meurtres, tentatives de meurtre, détournements et viols de mineurs, sont autant de chefs d´inculpation qui reviennent comme un leitmotiv sur des arrêts de renvoi lus par le greffier à l´ouverture des procès. Derrière le Front de mer se cache un front de misère.
Les effondrements font des ravages alors que les responsables locaux continuent à vanter les bienfaits des aides étrangères et des plans de réhabilitation et de sauvegarde espagnols et européens. La ville d´Oran s´écroule comme un château de cartes. Une moyenne de deux effondrements est enregistrée chaque jour. La liste des sinistrés et des victimes s´allonge. Tous les quartiers menacent ruine. N´en déplaise aux plus optimistes, la ville du saint Sidi El Houari meurt à petit feu. Respirer l´air d´El Bahia peut aisément provoquer des maladies respiratoires. Boire son eau peut allonger le séjour d´un malade à l´hôpital. Consommer un produit acheté au marché de M’dina J’dida, El Hamri, la Bastille, c´est accroître le risque d´une intoxication. La pollution est partout. Elle gagne de plus en plus de terrain. Le cadre environnemental est loin d´être sain. Les règles d´hygiène sont bannies. La ville est sale. La propreté est une notion inconnue. Les responsables locaux persistent et signent en déclarant que leur mission est de nettoyer la ville alors que des cadres municipaux sont impliqués dans plusieurs affaires louches. N´ont-ils pas falsifié des factures d´achat de camions de collecte d´ordures, effectué au profit du service de nettoiement? «Wahrane rouhti khssara, « Oran tu es perdue!» prédisait, il y a de cela très longtemps, le défunt Ahmed Wahby.
Le laisser-aller et la passivité ont engendré une négligence qui a dépassé toutes les limites
Les larcins de toutes sortes semblent avoir gagné du terrain dans la deuxième capitale du pays. Le secteur de la santé, qui continue à vivre au rythme élevé de tous les phénomènes le souillant, n’est pas en reste. Ce secteur, que l’on dit noble, n’a pas été épargné par un vol le moins que l’on puisse dire intrigant et difficile à élucider. Vol pour lequel les enquêteurs de la 2e sûreté urbaine d’Oran viennent tout juste d’ouvrir une enquête. C’est une affaire pas tout à fait comme les autres, à savoir un cambriolage perpétré, au cours de cette semaine, au grand restaurant du centre hospitalo-universitaire Benzerdjeb d’Oran. «La majorité des vivres destinés aux malades du CHU d’Oran ont disparu», a-t-on indiqué. L’hôpital est situé dans le quartier Plateau, Adda Benaouda actuellement, à deux pas du centre-ville. Dans le sillage de leur forfait, les voleurs se sont emparés de tous les vivres destinés aux malades. L’enquête a été déclenchée à la suite d’une plainte déposée par les responsables du grand hôpital d’Oran. Plusieurs individus ont été auditionnés, en particulier les personnes en relation directe avec le restaurant. Ayant à peine ouvert leur enquête, les policiers de la 2e sûreté urbaine ont été stupéfaits de découvrir que toutes les caméras de télésurveillance qui couvrent l’hôpital sont, dans leur totalité, en panne. Malgré leur importance dans la sécurisation et le contrôle de l’hôpital, la défection de ces caméras dure depuis plus de deux ans sans que les responsables du CHU ne daignent bouger le doigt, a-t-on appris. Plus intrigant encore, la défection n’a pas touché tous les services puisque les caméras de télésurveillance installées dans le service des ambulances sont opérationnelles. Ces dernières ne sont pas reliées au poste central, d’où le centre des opérations qui suit de près et à la minute tous les mouvements aussi bien du personnel que des visiteurs à travers les différents services de l’hôpital. «Les caméras du parc roulant, gérées à partir du bureau du chef de ce service, sont indépendantes du centre de contrôle, ce qui est tout de même louche étant donné que toute la sécurité de l’hôpital devrait initialement être centralisée», a-t-on indiqué.
La défection des caméras de télésurveillance aurait été provoquée par les travaux effectués à l’intérieur de l’hôpital et très précisément dans le pavillon N° 05. Globalement, le laisser-aller, le renoncement et la passivité des responsables locaux ont engendré une négligence qui a dépassé, ces derniers temps, tout entendement, et ce dans un secteur où la moindre petite erreur est à la fois interdite et sévèrement sanctionnée. Dans un passé récent, le service 10 a subi un vol presque similaire à travers lequel le matériel informatique s’est envolé sans laisser trace des équipements encore moins des voleurs et ce à ce jour.
Le danger des maladies est réel dans les hôpitaux
Le danger des maladies nosocomiales est réel dans les hôpitaux, autant que les autres pathologies, celles «chopées» en milieu hospitalier tuent aussi, et restent, pour les professionnels de la santé, un risque patent dans la plupart des structures de santé dans le pays. Le ministre de la Santé a ainsi annoncé que des inspecteurs d’hygiène seront dépêchés dans l’ensemble des établissements hospitaliers pour s’assurer de l’état de propreté des différents services. Il a même brandi la menace de la sanction des responsables et de «fermer les services où le manque d’hygiène est constaté», a-t-il averti à l’ouverture des Journées médico-chirurgicales, soulignant que «cela relève de la responsabilité de tous, allant du directeur à l’agent d’entretien». Sans ambages, il poursuivra : «Nous ferons la chasse aux maladies nosocomiales», laissant entendre que son département va, dorénavant écouter les appels de détresse des praticiens de la santé, mais également des malades qui ont attrapé, malgré eux, des affections souvent mortelles. Dans les hôpitaux, souvent, de drôles de rumeurs circulent, comme ce patient qui a dans son ventre un scalpel oublié par les chirurgiens, ou cette femme morte après avoir attrapé une maladie mystérieuse dans un hôpital. En vérité, les praticiens de la santé ont déjà, et à plusieurs reprises, ces dernières années, lancé des SOS pour lutter plus efficacement contre les maladies du milieu hospitalier, les maladies nosocomiales, souvent provoquées par une mauvaise gestion des déchets issus des activités de soins à risque d’infection (Dasri). Le tri des déchets à la source, l’utilisation d’emballages adéquats et le mode de collecte ne sont pas toujours respectés dans les établissements médicaux. Les Dasri sont tous «les déchets issus des activités de diagnostic, de suivi, de traitement préventif, curatif ou palliatif, dans les domaines de la médecine humaine et vétérinaire. Ils contiennent des micro-organismes viables ainsi que leurs toxines qui, en raison de leur nature, de leur quantité ou de leur métabolisme, causent une maladie chez l’homme ou chez d’autres organismes vivants susceptibles de contaminer l’homme».
Le mois de Ramadhan approche, le Chuo se vide…
Désertés par le personnel médical, dont une grande partie part en congé, les hôpitaux publics ressemblent à des mouroirs, durant ce mois de Ramadhan qui coïncide avec la saison estivale. La plupart des services sont fermés pour cause de travaux, de nombreuses interventions chirurgicales sont reportées mettant en danger la vie des malades. Une situation qui est désormais récurrente. Laisser-aller, dégradation des prestations de soins, ruptures de stocks de médicaments, manque de personnel soignant… Rien ne va plus dans nos hôpitaux publics. Le planning des départs en congé se fait de manière anarchique, au lieu d’être établi plusieurs mois à l’avance, pénalisant ainsi le malade.
Ce dernier est ballotté d’un hôpital à un autre, ne sachant plus à qui s’adresser. Dans certains hôpitaux, les malades se retrouvent otages de conflits entre médecins. C’est le cas notamment, à l’hôpital d’Oran. Au niveau du service des urgences médicales, c’est la haute tension. Censés être opérationnelles 24h/24, les urgences fonctionnent en sous-effectif et n’arrivent plus à prendre en charge le flux de malades, notamment après le f’tour. Dans les services de maternité, les parturientes sont abandonnées à leur sort. Autant dire que les malades sont livrés à eux-mêmes. Les conditions d’accueil, d’hospitalisation et de restauration des malades hospitalisés sont lamentables. Les médicaments sont généralement à la charge des malades bien que leur condition de malades hospitalisés leur donne le droit de bénéficier des médicaments de la pharmacie de l’établissement hospitalier. Mais cette dernière enregistre des ruptures de stock qui peuvent durer des mois. Les malades hospitalisés se retrouvent obligés d’acheter les médicaments au prix fort. L’absence de valeurs humaines au sein des établissements hospitaliers atteint un degré consternant.
De son côté, le personnel soignant se plaint du manque de moyens et de conditions de travail déplorables. Il est constaté également, un déficit en personnel paramédical qui se répercute négativement sur la prise en charge et le suivi des malades hospitalisés. Le tableau est plutôt sombre. Seules des mesures concrètes permettront d’améliorer la prise en charge des malades et «d’humaniser» nos hôpitaux. Quand on voit la vie telle qu’elle est faite, on remercie Dieu d’avoir fait la mort.
Mourad Belkaïd