Le lancement d’importants projets de construction et de travaux d’aménagement des habitations en Algérie a fait doubler en valeur et en quantité le volume des importations de ciment.
En effet, une hausse de près de 85.96%, soit 211.59 millions de dollars, a été enregistrée durant le 1er semestre 2013, contre 113.78 millions de dollars à la même période en 2012, selon le Centre national d’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes. Les quantités importées ont, de leur côté, enregistré une importante hausse de près de 93%, passant de 1.240 million de tonnes à 2.393 millions de tonnes durant la même période, précise la même source.
Cette hausse est due au lancement de nouveaux projets et à la reprise des travaux dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTPH), explique le CNIS, cité par l’APS, ajoutant que cette hausse et également due à la «période sèche», période de forte activité des chantiers du BTP. La faible production nationale, conséquence du blocage pendant plusieurs années des investissements dans la réalisation de nouvelles cimenteries, a également contribué à la hausse de la facture algérienne d’importations de ciment.
Par ailleurs, selon la même source, les ciments non pulvérisés dits «clinkers», les ciments Portland blancs, les autres ciments Portland, les ciments alumineux et les ciments hydrauliques sont les cinq types de ciments importés. Les ciments Portland (autres que blancs) restent à la tête des importations les plus importantes en termes de valeur et de volume durant cette période. La valeur des importations de ciments Portland (autres que blancs) a atteint 183,27 millions de dollars contres 95,61 millions de dollars durant la période de référence, soit une hausse de plus de 91.68%.Lutter contre la spéculationEn volume également, l’augmentation a été remarquable. Elle est estimée à 86,2%, totalisant 2,011 millions de tonnes contre 1,080 million de tonnes en 2012.
La pénurie de ciment se pose de manière récurrente depuis cinq années, notamment durant «la période sèche». Abdelkrim Selmane de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) avait déclaré précédemment à la presse qu’il «suffit d’un arrêt technique pour la maintenance des installations d’une seule cimenterie pour que les spéculateurs en profitent pour créer une tension en stockant du ciment pour le revendre à des prix excessifs». Dès lors, il a préconisé le renforcement des opérations de contrôle effectuées par les brigades des services du commerce pour contrer cette «mauvaise pratique».
Pour satisfaire la forte demande, atténuer la flambée des prix accentuée par la spéculation et éviter le retard dans les délais de réalisation des projets, le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA) a entamé dès le mois de juin 2012 des importations mensuelles de ciment qui se sont poursuivies jusqu’à ce jour. Le déficit de l’Algérie en ciment dépasse actuellement les cinq millions de tonnes/an, alors que la production nationale actuelle est de plus de 18 millions de tonnes/an dont 11.5 millions de tonnes sont assurés par les 12 cimenteries publiques.
Afin de limiter cette hausse des importations de ciment, un programme a été mis en place et ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l’horizon 2016 et 29 millions de tonnes d’ici à 2018 avec la réalisation de nouvelles cimenteries. Sur les marchés parallèles, le sac de ciment de 50 kg est cédé entre 800 et 900 DA.
fella hamici