Alors que le ramadhan bat son plein,Oran, c’est l’anarchie

Alors que le ramadhan bat son plein,Oran, c’est l’anarchie

La ville ne sait plus sur quel pied danser

Les chauffeurs n’ont pas d’autre choix que celui de casquer les 20 DA exigés pour ne pas voir les vitres de leurs voitures voler en éclats.

La ville d’Oran vit ces derniers jours au rythme d’une anarchie totale. Cette situation s’est aggravée à la faveur des journées du mois de Ramadhan. La paresse et l’oisiveté ont, contre toute attente, eu gain de cause de tous ses responsables. Les squatters de tout bord envahissent ses trottoirs qu’ils exploitent illégalement tout en tirant d’importants dividendes pendant que les responsables communaux persistent dans leur léthargie.

C’est le cas de ces dizaines de surfaces destinées au stationnement détournées au su et au vu de tout le monde. Les chauffeurs n’ont pas dans la plupart des cas, d’autre choix que celui de casquer les 20 DA exigés, ou ils verront, sur le champ, les vitres de leurs voitures voler en éclats. D’aucuns ne peuvent ignorer cette triste réalité, les trottoirs de la ville d’Oran sont, dans leur totalité, squattés par plusieurs dizaines de jeunes, tous armés de gourdins avec lesquels ils imposent leur diktat un peu partout dans les coins et trottoirs de la ville. Le squat des aires de stationnement n’est pas un sujet nouveau.

L’alarme est tirée

La commission des transports de la précédente Assemblée communale qui a tiré l’alarme dans son rapport, a recensé pas moins de 200 espaces qui sont illégalement exploités. Aucune suite heureuse n’a été donnée à ce jour, hormis des paroles en l’air. Le ministère de l’Intérieur, par le biais de la wilaya d’Oran, semble vouloir passer ces derniers jours à la vitesse de croisière dans le traitement de la sempiternelle et insoluble problématique du squat récurrent des parkings de stationnement.

Plusieurs mesures ont été prises dans le seul but de récupérer les trottoirs pour les rentabiliser, tandis que leur application est, contre toute attente, tributaire de l’humeur des responsables locaux! Dans l’une de ces dernières, la wilaya d’Oran a mis en place une commission qui a pour mission l’étude de la question tout en recommandant des moyens, pour récupérer à bon escient, les espaces squattés par des dizaines, voire des centaines de jeunes. Les responsables des 26 communes composant la wilaya d’Oran sont tous concernés par cette opération à laquelle nous voulons une fin définitive. Rien n’a été fait à ce jour hormis les annonces de consommation locale en faisant croire que la collectivité locale prend sérieusement les choses en main. Dans leur dernière mesure, les responsables locaux ont misé tant sur des solutions à la fois rationnelles et durables, la finalité recherchée étant d’arracher les espaces illégalement exploités aux fins de les attribuer aux jeunes demandeurs d’emploi. Ces derniers, sont eux aussi, appelés à jouer pleinement leur rôle en s’acquittant des frais d’exploitation des parkings.

Ceci dit, les municipalités devront passer des contrats d’exploitation avec ces jeunes qui se pavanant, gourdins en main dans les rues d’Oran. La décision a été prise et ordonnée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, afin d’inciter les communes à se prendre en charge en dénichant toutes les sources génératrices des ressources financières non négligeables. Comme premier pas, l’APC d’Oran a pris l’initiative de sensibiliser les personnes concernées, les squatters. Des 200 squatters, seulement une centaine de personnes ont manifesté leur volonté quant à se conformer à la loi. Leurs dossiers ont été transférés vers les services sécuritaires pour étude. En attendant des suites, la problématique des parkings et des aires de stationnement est restée en l’état. Les automobilistes obtempèrent sans dire un mot lorsque le jeune, se prononçant maître indétrônable du trottoir, se présente devant le chauffeur en vue d’encaisser les droits de stationnement. Le moindre refus est synonyme d’une grande dispute suivie des conséquences souvent irrémédiables dont de sévères coups de gourdin assénés sur la tête du chauffeur et autres dommages occasionnés au véhicule.

Du mal au… pire!

Un autre phénomène revient en force pendant chaque Ramadhan de chaque année. Il s’agit de l’occupation illégale, par les gérants des cafés et des salons de thé, des espaces réservés aux piétons en étalant leurs tables et chaises dans les trottoirs. Ce n’est pas tout. Se balader dans le centre-ville d’Oran ne constitue plus une mission aisée, aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons, la plupart de ses artères, principales et secondaires sont bouchées peu après la rupture du jeûne par un déferlement humain ressemblant à un raz-de-marée humain. La rue Larbi Ben M’hidi n’est plus fermée à la circulation automobile ces dernières années comme ce fut dans le bon vieux temps. Idem pour la rue Khemisti qui connaît un monde fou aussitôt la hrira du ftour avalée. Le balcon du Front de mer n’est pas en reste, il est sérieusement menacé, étant donné que la route le longeant est empruntée du matin jusqu’à une heure tardive du soir par plusieurs milliers de voitures de poids légers et plusieurs dizaines de bus de la ligne 11. Or, dans une décision, prise tout récemment pas la wilaya, il est stipulé que les poids lourds sont interdits d’accès dans le centre-ville. La somptueuse place d’Armes, qui a été totalement retapée à neuf dans le sillage de la réalisation du tramway d’Oran, a été longuement fermée par les pouvoirs locaux. Les riverains, les habitants de la rue Philipe, ceux de la rue des Jardins et ceux du quartier populaire de Derb, n’ont trouvé rien de mieux à faire que de défoncer les clôtures la bordant pour l’ouvrir au grand public et la transformer, en un laps de temps très court, en un véritable dépotoir à ciel ouvert jonché par toute sorte de déchets. Cela s’est passé devant les regards défaillants des responsables locaux, à leur tête l’APC d’Oran, devant interdire tout accès à l’intérieur de la place avant son ouverture officielle. D’autant plus que la direction des transports, maître d’oeuvre du tramway d’Oran, aurait émis plusieurs réserves sur certains travaux devant ponctuer sa restauration et son aménagement intérieur.