Alors que le P-APC est incarcéré depuis une semaine Constantine : Le directeur de l’urbanisme de la commune sous mandat de dépôt

Alors que le P-APC est incarcéré depuis une semaine Constantine : Le directeur de l’urbanisme de la commune sous mandat de dépôt

L’affaire dite des 32 villas de la cité Boudjnana continue d’alimenter les discussions à Constantine. Nouvelle évolution dans l’instruction judiciaire en cours au tribunal de Chelghoum-Laïd dans la wilaya de Mila. Après le P-APC, l’ex-directeur de l’urbanisme et des réalisations de l’APC de la troisième ville du pays, Moussa M., a été à son tour mis en détention provisoire, apprend-on de sources sûres.

La décision a été prise hier par le juge en charge de l’instruction du dossier près le tribunal de Chelghoum-Laïd.



Désormais, sur quatre personnes appelées à éclairer les juges dans cette affaire, deux ont été incarcérées et une placée sous contrôle judiciaire, cela en attendant l’audition du propriétaire de l’entreprise mise en cause, l’ex-mouhafedh Driss M.

Pour rappel, le P-APC de Constantine est depuis mercredi dernier sous mandat de dépôt. La mesure a été prise par le juge d’instruction près le même tribunal dans la wilaya de Mila.

Les faits : Seif Eddine Raïhani, âgé d’une trentaine d’années, est appelé à répondre des chefs d’accusation de falsification et de destruction de documents administratifs dans une affaire de délivrance de permis de construire qui remonte au début de son mandat, soit quelques semaines après son « intronisation », sous la bannière du FLN, à la tête de l’Assemblée populaire de la troisième commune du pays par le premier responsable constantinois de l’ex-parti unique.

Il avait délivré le quitus à une entreprise appartenant au mouhafedh de l’époque, Driss M., pour la construction de 32 villas sur un site classé inconstructible, faisant ainsi fi de documents établis antérieurement par des expertises, dont une faite par un bureau d’étude français de renommée, qualifiant la zone de sujette à des glissements de terrain, de dangereuse.

Cette affaire, étalée au grand jour par l’élu Mourad B., vice-président chargé de l’urbanisme et actuellement sous contrôle judiciaire, avait défrayé la chronique et fait couler beaucoup d’encre avant d’être portée devant le juge.

Cette affaire et d’autres, dont certaines liées au fonctionnement de l’Assemblée, auront au passage poussé nombre d’élus dont certains de même obédience que le maire, à se révolter contre l’édile. S’ensuivront alors plusieurs tentatives d’évincer Raïhani, mais ce dernier bien porté par son mentor, le mouhafedh, résistera jusqu’à ce que la brigade économique de la police judiciaire de la sûreté de wilaya ouvre une enquête qui se soldera par l’ouverture d’une instruction judiciaire auprès du tribunal de Chelghoum-Laïd.

Cette procédure, entamée le 25 octobre, s’est étalée sur plusieurs jours. Hormis le P-APC, trois personnes devraient être entendues par le juge d’instruction dont le propriétaire de l’entreprise, un élu en la personne du vice-président chargé de l’urbanisme auteur de la plainte, et l’ex-directeur de l’urbanisme et des réalisations de la commune.

Ce dernier, poursuivi dans une autre affaire dans laquelle il a été condamné à 2 ans de prison, est accusé dans cette affaire des 32 villas de destruction de documents administratifs.

Le premier motif, à en croire des sources proches du dossier, serait à l’origine de son incarcération hier. En effet, des sources proches de l’enquête indiquent que plusieurs documents avaient disparu des archives du service urbanistique au moment du passage des enquêteurs de la brigade économique.

De mémoire de Constantinois, jamais une APC n’aura fait autant de tapage médiatico-judiciaire. En novembre 2013, un scandale avait déjà éclaboussé, moins d’une année après les élections communales, la bâtisse sise au boulevard de l’Abîme.

Le principal accusé dans une affaire de pots-de-vin, le vice-président de l’APC, chargé de la santé, de l’environnement, de l’assainissement et des moyens généraux, écopera de dix ans de réclusion.