Alors que le msp veut fédérer la mouvance islamiste, Sahnouni met de l’eau dans le vin

Alors que le msp veut fédérer la mouvance islamiste, Sahnouni met de l’eau dans le vin
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Hachemi Sahnouni, figure connue de l’islamisme politique en Algérie, estime que les islamistes «sont traversés par des divergences profondes», qui interdisent, aujourd’hui, tout «rassemblement islamiste uniforme» capable de peser en sa faveur lors des prochaines élections législatives.

Selon Hachemi Sahnouni, les propos des chefs de partis islamistes, dont le président du MSP, qui affirment que «ce sont les salafistes qui vont trancher en leur faveur, lors des législatives», demeurent «des mots, des voeux, tout au plus», et que malgré certaines «tentatives de rapprochement », qui se font discrètement par des leaders du parti dissous, pour arriver à une convergence de vues, «aucun effet concret n’est visible, en ce moment».

En fait, Sahnouni, estime que des partis comme le MSP «cherchent à s’assurer l’appui des islamistes, sans contrepartie», «à moindre frais», puis «se tirer d’affaire avec le minimum de concessions».

En termes clairs, c’est une véritable guerre de positions qui se joue entre islamistes, en sous-sol. Le MSP, qui estime être le plus proche de la victoire, lors des prochaines législatives, est talonné, sinon gêné de près par la concurrence d’un Djaballah, en retour de forme, et de partis islamistes, comme El-Islah et Ennahda.

Ces quatre formations, toutes proches de la mouvance des «Frères Musulmans», cherchent en fait, un appui des salafistes, issus du Front islamique dissous ou «indépendants ». Le Fis dissous, interdit d’activité politique, semble très éloigné du MSP, qu’il accuse, en secret, d’être un «parti plus proche du pouvoir que des islamistes».

Le MSP, qui multiplie les actions à forte résonance médiatique, pour se donner l’impression d’être plus grand qu’on ne le pense, a pris sa décision de quitter spectaculairement la coalition, lors de la réunion de son Madjlis echoura. En fait, c’est le RND qu’il quitte, ou qu’il semble viser, car «avec le FLN, les relations sont les meilleures du monde», estime Soltani en aparté. Le MSP détient quatre portefeuilles ministériels sur 38, dans le gouvernement dominé par le FLN et le RND.

Il compte 51 députés sur 389. Bouguerra Soltani a fini l’année 2011 en affirmant que l’année 2012 serait l’année de «la concurrence et non l’année de l’alliance ». Mais pour cela, il doit encore chercher des appuis islamistes plus larges, car le MSP est en nette perte de vitesse, et avec la concurrence de plusieurs formations politiques nouvelles, dont celle de Abdelmadjid Menasra, qui lui a totalement lézardé la «maison», il risque de se tromper lourdement…

Fayçal Oukaci