Alors que le MPA est pressenti pour intégrer le gouvernement,Le RND garderait le Premier ministère et le FLN la présidence de l’APN

Alors que le MPA est pressenti pour intégrer le gouvernement,Le RND garderait le Premier ministère et le FLN la présidence de l’APN

C’est dans la tradition politique de la quasi-totalité des pays : après chaque élection nationale, le gouvernement en exercice présente sa démission. Libre ensuite, à celui qui a la prérogative constitutionnelle, le président de la République en ce qui concerne l’Algérie, de l’accepter et de nommer un nouveau gouvernement, ou de la rejeter et garder l’ancien.

Ainsi, et maintenant que les élections législatives ont livré leur verdict, l’attention du microcosme politico-médiatique algérien et même international se focalise sur la composition du prochain gouvernement ainsi que sur la répartition des tâches à laquelle procèdera le président Bouteflika pour «récompenser» ses différents et nombreux soutiens. Néanmoins, la carte politique actuelle ne devrait pas connaître de grands chamboulements, à en croire les «spéculations» en cours à Alger.

Selon des sources généralement bien informées, le MPA d’Amara Benyounès, entre autres formations, est fortement pressenti pour intégrer le prochain gouvernement, dont le RND garderait le Premier ministère, même si l’option du maintien d’Ouyahia n’est pas totalement acquise.

Le FLN, avec sa confortable majorité garderait, lui, la présidence de l’APN et devrait donc «suggérer» un nom à Bouteflika, en remplacement d’Abdelaziz Ziari, qui ne s’est pas présenté aux législatives de jeudi dernier.

Cette hypothèse est d’autant plus plausible, que le FLN ne verrait pas d’inconvénient à céder le poste de Premier ministre à son frère ennemi le RND. Outre le fait qu’aucun texte n’oblige le président de la République à nommer le Premier ministre au sein du parti majoritaire au Parlement, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a souligné aussitôt après l’annonce des résultats provisoires par le ministre de l’Intérieur, que la nomination du Premier ministre relève des prérogatives du Président.

Il avait également laissé entendre que son parti n’exige pas ce poste. Pourtant, cela était une revendication phare du FLN durant la législature qui s’achève et dans laquelle le vieux parti ne disposait pourtant que d’une majorité très relative.

A l’époque, Belkhadem déclarait à chaque fois que l’occasion s’y prêtait que le FLN revendique le poste de Premier ministre. A présent, Belkhadem, qui dans ses prévisions les plus optimistes avant le scrutin du 10 mai, ne créditait son propre parti que de 140 sièges au maximum, semble vouloir renvoyer l’ascenseur au président Bouteflika qui l’a fait triompher de ses «ennemis» aussi bien internes qu’externes au FLN.

En effet, les observateurs nationaux sont unanimes à dire que le FLN n’aurait jamais arraché la franche majorité parlementaire qui est aujourd’hui la sienne, sans le coup de pouce de Bouteflika dans son discours prononcé à Sétif deux jours avant la date du scrutin. De plus, Belkhadem semble préférer se concentrer entièrement sur la révision de la Constitution, principale tâche assignée à la nouvelle assemblée.

L’autre «dilemme» qui se pose aux les décideurs est la question du MSP. Celui-ci a quitté l’Alliance présidentielle depuis janvier dernier tout en gardant ses 4 ministres au sein du gouvernement qu’il a intégré depuis…1997. Fera-t-il partie de la prochaine coalition gouvernementale ou payera-t-il son lâchage du programme de Bouteflika au profit de celui de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), qu’il a créée avec deux autres «petits» mouvements islamistes, Ennahda et El-Islah.

On le saura dans une dizaine de jours au maximum. En effet, rien ne sera connu avant cette date. La Constitution énonce, dans son article 113, que «la législature débute de plein droit le dixième jour suivant la date d’élection de l’Assemblée populaire nationale, sous la présidence de son doyen d’âge, assisté des deux députés les plus jeunes». Ce n’est qu’après cela qu’Ahmed Ouyahia présentera la démission de son gouvernement.

H. Mouhou