Les entreprises algériennes des textiles et cuir, qui résistent encore aux contraintes multiples liées aux effets des importations massives, détiennent moins de 10% du marché algérien, qui représente quelque 2 milliards de dollars en 2010.
Intervenant récemment sur une chaîne de la Radio nationale, Omar Takdjout, secrétaire général de la fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir (FNTTC), affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens a, encore une fois, tiré la sonnette d’alarme pour dénoncer cette situation qui frise la faillite et sauver un secteur qui n’emploie plus que 15 000 salariés contre pas de moins de 200 000 il y a vingt ans.
Plus de 185 000 postes de travail sont partis en fumée avec des familles en détresse.Le premier syndicaliste de la FNTTC qui regrette que les marchés nationaux, notamment publics, ne soient pas octroyés aux entreprises algériennes de confection qu’elles soient publiques ou privées, soutient que la mise en œuvre de la politique de promotion de la production nationale n’a pas encore produit les effets escomptés en termes , notamment de protection de la production nationale.
Omar Takdjout cite, à titre d’illustration, les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui pourraient permettre, par leurs seules commandes, faire doubler, dit-il, le nombre de salariés dans le secteur du textile et du cuir. Les importations massives qui mettent en échec la production nationale, en dépit des dernières mesures portant la promotion du « made in Algeria » sont ainsi pointées du doigt en tant que principale cause de la situation.
L’essentiel des marchandises vendues sur le marché algérien du textile et du cuir est importé de l’étranger, souligne encore Omar Takdjout, alors que les entreprises locales publiques et privées seraient en mesure de les produire sur place. Cela réduirait considérablement la facture d’importation et permettrait de résorber le chômage en créant plusieurs milliers de nouveaux emplois.
Hélas, dit-il, ce n’est pas encore le cas, lorsque l’on sait que de nombreuses entreprises algériennes ont fermé les portes pour cause de concurrence déloyale orchestrée par des importateurs qui préfèrent gagner rapidement de l’argent en important des tonnes de textiles de l’Asie en général, de Chine, de Turquie, de Syrie et de Malaisie en particulier. Il est à noter que les importations de l’Algérie en matière de vêtements proviennent essentiellement de Chine.
C’est en tout cas ce qui est mis en évidence, à travers les chiffres des statistiques des importations des vêtements publiés par le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS). Ces chiffres, qui couvrent l’année 2008 et les sept premiers mois de 2009, placent la Chine en tête de peloton en matière d’importations de vêtements. En valeur.
Cela représente 74 046 382 de dollars et en poids 78 085 tonnes pour 2008 et 39,31millions de dollars et un poids de l’ordre de 39,141 tonnes pour 2009. La Turquie vient, selon la même source, en seconde position des importations de l’Algérie pour une valeur de 9,40 millions de dollars et un poids de 9 500 tonnes durant l’année 2008 et 5,488 millions de dollars avec un poids de 5,926 tonnes durant l’année de 2009.
La troisième position revient à la Syrie avec 3,450 millions de dollars en valeur et un poids de 3 499 tonnes des importations durant 2008 et 3 506 millions de dollars et un poids de l’ordre de 1 869 tonnes durant l’année de 2009. La facture globale de ces importations de vêtements est de l’ordre de 107,33 millions de dollars correspondant à 97,294 tonnes durant l’année 2009. Les chiffres ont connu une hausse vertigineuse durant l’année 2010.
Meziane Atmani