Écrit par NADIA BELLIL
Les députés de la majorité n’iront pas aujourd’hui à l’Assemblé populaire national (APN) tandis que ceux de l’opposition seront dans l’hémicycle. En effet, la majorité des députés du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND) contactés par nos soins, hier, ont déclaré s’abstenir d’arpenter les travées de l’Assemblée nationale, aujourd’hui.
Pas par conviction, mais plutôt par discipline : «Même si beaucoup d’entre nous ne sommes pas contre Saïd Bouhadja, le président de l’APN, le fait que la direction du parti ait insisté pour le départ de celui-ci nous contraint à respecter cette décision», explique un député FLN de Blida selon lequel tout écart de la décision de la direction du FLN sera « lourdement sanctionnée ».
«Le groupe parlementaire du FLN s’est réuni avec Ould Abbès et il nous a ordonné fermement de boycotter les travaux avec Bouhadja», précise notre source. En ce sens que « les députés qui s’écarteront publiquement de la décision de Ould Abbès seront traduits devant la commission de discipline», précise encore notre source selon laquelle «il faut prendre les menaces de Ould Abbès au sérieux».
Un autre député FLN explique de son côté que le groupe parlementaire « gèle ses activités tant que Bouhadja résiste et refuse de démissionner. Et aucun député ne peut s’écarter de ce cadre au risquer d’être sanctionné lourdement». Selon un autre parlementaire du FLN « tout député qui se risquerait à travailler avec Bouhadja risque l’exclusion pure et simple du groupe parlementaire du FLN et même du parti». «Nous avons tous en mémoire la sanction terrible contre le sénateur Benzaïm qui a été exclu du parti uniquement parce qu’il a été à l’encontre de la décision du SG du parti qui lui a demandé de ne pas critiquer les membres du gouvernement », soutient notre source.
Idem du côté des parlementaires du RND : «Quand Ouyahia prend une décision, soit on la respecte et on l’applique soit on quitte le parti », révèle un député RND d’Alger selon lequel « on n’a pas d’autres choix sinon que d’appliquer l’instruction d’Ouyahia consistant à boycotter Bouhadja».
Une députée RND d’Oran soutient que « Ouyahia nous a instruit de boycotter les travaux de l’assemblée en plénière et en commissions tant que Bouhadja reste en place». Pour cette dernière, «la quasi-totalité des députés RND n’iront pas aujourd’hui à l’APN sous risque d’être exclus du parti ».
Côté opposition, des députés du Rassemblement pour la culture et la démocratic, du Parti des travailleurs, du Mouvement de la société pour la paix ainsi que du Front pour la justice et le développement vont a contrario de l’attitude de la majorité : «La guerre contre le président de l’Assemblée nationale est interne aux partis de la majorité.
Nous n’allons tout de même pas boycotter l’assemblée nationale et ses travaux sur décision de Ould Abbès ou même d’Ouyahia », note un parlementaire du Mouvement de la société pour la paix.
«Nous irons à l’assemblée nationale comme nous le faisons d’ordinaire sans tenir compte des guéguerres à l’intérieur des partis de l’alliance présidentielle», explique de son côté un député du Rassemblement pour la culture et la démocratie selon lequel «jusqu’à preuve du contraire, Bouhadja est toujours président de l’APN et nous n’avons aucun problème avec lui».
Un député du parti de Djaballah soutiendra que « l’APN est une institution au-dessus du FLN et du RND et compte d’autres députés autres que ceux-là ». Autrement dit, il est «certain qu’il y aura moins de députés à l’APN aujourd’hui, mais il y en aura quand même».