Des centaines, voire des milliers de jeunes concernés par l’opération de démantèlement des commerces informels, ne demandent pas plus que d’être rassurés quant à leur régularisation.
L’opération de nettoyage et d’éradication des marchés informels dans les espaces publics a touché bon nombre de wilayas. Alger, Oran, Sétif, Annaba…, avant la généralisation de l’opération à l’échelle nationale.
«L’opération du nettoyage des espaces publics à Belouizdad a été entamée le 29 août dernier. C’est une opération qui a été saluée aussi bien par les citoyens que par les pouvoirs publics qui ont vu pour la première fois, les quartiers de la capitale aussi propres et sécurisés», a déclaré Aggoune M’hamed, président de l’APC de Belouizdad qui a reçu plus de 270 personnes concernées par cette opération.
Rien que pour la commune de Belouizdad, 469 personnes ont été recensées en 2011, dont 367 ont déposé leurs dossiers pour régulariser leurs situations. «Il est clair que l’Etat a projeté des programmes alternatifs pour cette situation. Mais il va falloir attendre deux à trois mois pour étudier les dossiers dans les meilleures conditions pour replacer les personnes dans un cadre légal et organisé», a-t-il rassuré.
Le hic dans cette opération de nettoyage des espaces,
c’est de mettre les jeunes commerçants devant le fait accompli. C’est-à-dire passer à l’action, avant de préparer l’alternative voulue ou décidée par l’Etat, ont regretté de nombreux jeunes que nous avons interrogés hier, au marché T’nach à Belouizdad.
«J’ai acheté une moyenne de 130.000 DA, d’articles scolaires pour les revendre. Mais, si je savais à l’avance qu’il y aurait cette opération, je ne me serai jamais engagé dans ces achats», a regretté Sid Ali, 25 ans. Plus de 15 caissons métalliques, chacun sa valeur allant de 100.000 à 500.000 DA, appartenant aux différents marchands sont stockés à l’intérieur du marché en attendant la solution finale, nous dit-on.
Pour répondre aux besoins des citoyens concernés, deux marchés à savoir le marché Makhloufi et Rabah Djabali seront réceptionnés prochainement à Belouizdad, afin de répondre aux besoins.
Selon le P/APC de cette commune qui nous a répondu sans ambages, la décision a été prise depuis un an avant de passer à l’acte. «Ce n’est qu’après de nombreuses réclamations des citoyens sur le même sujet, que l’Etat a accéléré la mise en oeuvre du plan de nettoyage des quartiers au fur et à mesure», dit-il.
Le marché informel gangrène l’économie nationale au point de devenir un obstacle aux investissements, a-t-on indiqué auprès des commerçants et différents citoyens de la capitale. Contacté par nos soins, Hadj Boulenouar, porte-parole de l’Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens, dira qu’il était temps qu’on passe à l’acte.
«Cela fait des années que nous avons appelé à l’éradication du marché informel qui fait perdre plus de 400 milliards de DA à l’Etat», avant d’ajouter que le marché parallèle est une source de blanchiment d’argent et d’écoulement des produits contrefaits.
Deux poids, deux mesures. D’une part, c’est la lutte contre le marché informel, d’autre part, c’est le sabotage de coulisses et autres bradages des lois en vigueur.
Ainsi, et après le démantèlement des marchés informels, il est à se demander quelle est la solution que les responsables comptent apporter à ces milliers de jeunes désoeuvrés qui n’ont que leurs tables pour subvenir aux besoins de leurs familles. D’autant plus que ces derniers ont besoin de quelqu’un pour les rassurer que leur régularisation ne saurait tarder.