La dette extérieure ramenée à 402 millions de dollars

La dette extérieure ramenée à 402 millions de dollars
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La dette publique extérieure de l’Algérie s’établit aujourd’hui à quatre cent deux (402) millions de dollars, un chiffre livré par Baba Ami, directeur général du Trésor, en marge d’une cérémonie de signature de convention entre l’Institut algérien des hautes études financières (Iahef) et l’Institut de financement du développement du Maghreb (Ifid).

En 2008, elle se situait autour de six cents millions de dollars.

La dette extérieure de l’Algérie avait pris des proportions abyssales au début des années quatre-vingt-dix. Elle pesait tellement sur les équilibres de l’économie nationale qu’une décision de son rééchelonnement avait été entreprise, puis engagée, à la faveur d’un accord que l’Algérie avait signé en 1994, avec le Fonds monétaire international.

Début 2000, une partie de la dette extérieure a été convertie en titres d’investissement. Des accords ont été à cet effet conclus avec la France, l’Italie, l’Espagne et la Pologne, entre autres.

LG Algérie

En 2005, commençaient alors les premières négociations autour de la nouvelle formule de gestion de la dette : le paiement par anticipation.

Une somme d’accords a ainsi été signée avec des pays membres du Club de Paris. Le remboursement par anticipation a permis au pays d’avoir de la marge dans la gestion de la ressource. Avec le redressement des marchés pétroliers, les réserves de changes ont pris de l’épaisseur, des projets de développement, notamment dans les infrastructures, ont été mis en chantier, le pays est devenu attractif, disposant de garanties, grâce à un bon matelas de devises. Il se fait même approcher, par le FMI pour des prêts. Est-ce pour autant

que tout ait été mis aux normes. Tout n’est pas réglé : la pente inflationniste prend de l’ampleur et le déficit budgétaire grossit.

Le pays risquerait d’enregistrer une inflation à deux chiffres, alors que le déficit budgétaire se chiffrait à 1 300 milliards de dinars, au premier semestre 2012. Le gouvernement tablait dans la loi de finances complémentaire 2012 sur un déficit public de 4 116 milliards de dinars, aggravé par les dépenses de fonctionnement qui devraient s’accroître de 317 milliards de dinars.

Toutefois, l’Exécutif essaye d’atténuer ces données, mettant en avant une tendance baissière des déficits, enregistrés ces dernières années, une tendance moins importante que celle établie par le gouvernement dans les lois de finances, d’il y a quelques années.

La raison en est que les crédits alloués par l’Etat sont absorbés de manière significative, selon le gouvernement.

L’absorption de crédits a donné lieu à des débats, depuis quelques années, et une loi sur le budget a été soumise au Parlement, pour une gestion efficace de l’argent de l’Etat.

Les banques, de surcroît en surliquidités, disposent aujourd’hui de suffisamment d’argent. Mieux, certaines d’entre elles ne savent pas quoi en faire.

Une situation enviable ? Peut-être que certaines banques régionales de taille analogue aux banques algériennes en rêvent ? Certaines banques de pays voisins se cherchent aujourd’hui une issue de sortie, dans un contexte arabe ou maghrébin difficile, conséquence du printemps arabe. Le Maghreb par la banque, est-ce possible, dans cette conjoncture ? L’Union des banques magrébines, une structure qui tente de donner de la consistance à la coopération financière entre pays maghrébins, était présente à la cérémonie de signature de la convention citée plus haut et ses représentants ont mis l’accent sur la nécessité de resserrer ce qui existe comme socle de coopération entre institutions financières. Et la convention entre l’Institut algérien des hautes études financières et l’Institut de financement du développement du Maghreb s’inscrit dans ce cadre-là. Il s’agit d’un partenariat important vu les besoins croissants du secteur des finances en Algérie et qui reflète l’importance accordée par notre pays à l’investissement dans le développement des ressources humaines, s’est félicité Baba Ami. La convention devrait surtout apporter «un plus à la place bancaire algérienne notamment en matière d’accompagnement de l’activité bancaire et de mise en oeuvre des règles prudentielles», s’est, de son côté, réjoui le nouveau président de l’Association algérienne des banques et établissements financiers (Abef) et P-dg de la Badr, M. Boualem Djebbar.

Y. S.