Certains sont obligés de faire plusieurs fois le tour des étals avant de se décider
La cherté de la vie a-t-elle eu un impact sur le porte-monnaie des ménagères qui, contrairement aux années précédentes, n’ont pas pris d’assaut le marché?
L’appel lancé par l’Union générale des commerçants et artisans algériens, invitant les Algériens à limiter leurs achats la veille et durant les premiers jours du mois de Ramadhan afin de ne pas perturber le marché, a-t-il été entendu? La fièvre acheteuse qui s’empare généralement d’eux à l’approche de ce mois sacré, semble s’être estompée, du moins c’est l’impression que nous avons eu en nous rendant, hier, dans deux marchés des fruits et légumes de la capitale. Retapé à neuf, le marché Ferhat-Bousaâd est devenu plus fonctionnel et plus spacieux, grâce à une utilisation plus rationnelle de l’espace et la disposition des boutiques et étals qui accueillent les nombreux clients qui n’auront plus à jouer des coudes pour être servis. Même s’ils ne sont pas très nombreux, ces derniers se font remarquer, en arpentant de part en part le marché à la recherche de légumes ou fruits à acheter. C’est bien simple, certains sont obligés de faire plusieurs fois le tour des étals avant de se décider. C’est le cas de cette vieille femme qui veut s’approvisionner en pomme de terre, mais n’arrive pas à faire le bon choix en raison des prix qui sont affichés. En l’espace de quelques jours, le prix du kilogramme de la pomme de terre à presque doublé, passant de 25 à 45 DA le kg. Pourquoi cette soudaine hausse à l’approche du Ramadhan? Pourtant, tout le monde considère que la pomme de terre est un mets très lourd qui indispose les jeûneurs. Contrairement à la courgette qui, elle, est très demandée. Ce qui explique la hausse de son prix durant les premiers jours du mois de Ramadhan. Bizarrement, elle n’a pas connu de flambée comme les années précédentes. Proposée à 80 DA au niveau de la plupart des étals, la courgette ne semble pas tellement intéresser les clients qui préfèrent jeter leur dévolu sur d’autres produits pour remplir leurs couffins. Très demandée, elle aussi, la tomate nargue les clients, tout comme la laitue, vendues respectivement à 100 et 120 DA le kg. Pour se l’offrir, des clients sont obligés de faire l’impasse sur d’autres légumes. Mais ce n’est pas toujours chose facile. D’autant que les légumes et fruits de saison sont très chers à l’instar des haricots verts et des haricots rouges, des carottes, poivrons, piments et des navets vendus respectivement à 140, 180, 80, 100, 160 et 70 DA le kg.
Excepté la banane qui stagne à 150 DA le kg, les autres fruits sont excessivement chers et ne sont pas à la portée des petites bourses. C’est le cas notamment des pommes qui s’affichent à 280 DA le kg, les pêches à 140 DA le kg, les figues à 180 DA le kg, le melon à 100 DA le kg et la cerise à 400 DA.
Les prix pratiqués au niveau du marché Rédha Houhou, sont approximativement les mêmes, à l’exception des poivrons et des piments cédés en moyenne à 80 et 100 DA le kg, comme au marché Ferhat Bousaâd, les clients ne se bousculent pas au portillon. Même la ruelle mitoyenne au marché habituellement grouillant de monde, semble avoir été désertée par les clients. Preuve que les Algériens ont l’esprit ailleurs et que les commerçants qui s’attendaient à un rush des clients à l’approche du mois de Ramadhan se sont trompés et ont intérêt à revoir leur jugement pour les attirer. Un imam ne s’était pas trompé, en affirmant, il y a quelques années de cela, que tous les commerçants musulmans abaissaient leurs prix à l’approche et pendant le mois sacré pour permettre aux gens d’avoir accès à tous les fruits et légumes qu’ils désirent, à l’exception des Algériens qui, eux, font grimper les prix pour s’enrichir. C’est tout dire.