La crise s’accentue au Front de libération nationale (FLN), avec une scission inédite au sein de l’ex-parti unique depuis l’indépendance.
Les frustrations exprimées par la base militante du parti au niveau des différentes kasmas de la wilaya d’Alger rendent compte de la profondeur de la crise qui gangrène cette formation politique.
Dans notre recherche désespérée de militants du FLN, nous n’avons pu rencontrer que trois seulement à la kasma d’El Biar. Partout ailleurs, ou du moins au niveau des communes que nous avons sillonnées, les sièges de kasmas étaient désertés de leurs militants. Notre tournée qui a commencé par la commune d’El Achour nous a mené devant un siège de kasma FLN où il n’y avait pas âme qui vive.
Sur notre insistance à frapper à la porte du siège, un commerçant riverain nous informe que le bureau n’ouvre pas ses portes ces derniers temps, sinon «quelquefois en fin de journée».
Cap sur la commune de Ouled Fayet où l’on s’est retrouvés devant le siège de la kasma FLN, dont le portail est tout simplement cadenassé. Même topo au niveau de la commune de Chéraga où l’on est tombés sur un bureau de kasma qui semble fermé depuis très longtemps.
Dans notre quête désespérée à la rencontre de militants du FLN, nous avons finalement atterri devant le siège d’une kasma ouvert. C’est la kasma d’El Biar. Mais, malheureusement, les militants que nous avons rencontrés n’étaient pas ouverts au dialogue et n’étaient aucunement prolixes avec nous. Le chef de Kasma, qui était en compagnie de deux militants, nous a informé que le vote de la cellule d’El Biar s’est tenu dans «l’entière transparence» et dans les règles de l’art.
D’après lui, cette commune des hauteurs d’Alger a eu le privilège de renouveler sa cellule en juin dernier et ce, «bien avant toutes les autres kasmas de la wilaya d’Alger».
Le chef de kasma d’El Biar, Yahia Zerouani, nous a expliqué par ailleurs que le vote s’est bien déroulé, et sur vingt-quatre candidats figurant sur la liste, sept, parmi eux une femme, ont été élus au bureau. A notre question concernant quelques avis et commentaires sur le malaise qui s’est installé ces derniers jours au sein de l’ex-parti unique, notre interlocuteur s’est tout simplement dérobé, et nous a invité à nous renseigner auprès des responsables centraux.
Alors que la crise bat son plein au FLN, une question de taille s’impose dans ces circonstances : où sont passés les militants du FLN. Où est l’activité habituelle qu’on a toujours connue au niveau des sièges des cellules de cette formation politique ? S’il y a de enseignements à tirer de tout cela, nous pourrons tout simplement conclure que les luttes intestines qui marquent la vie du parti, ont créé un certain état de démission temporaire de la part de ses militants.
Alors que la direction du parti réunira son bureau politique demain, la finalisation du renouvellement des instances de base, sera l’une des questions essentielles qui seront évoquées par le directoire du FLN. C’est à cause de cette entreprise que s’est installé le climat de crise au sein du FLN, compte tenu du fait que les militants du FLN n’arrivent pas à installer leurs bureaux au niveau de beaucoup de communes et de wilayas à travers le territoire national.
K. H