Alors que l’armée mauritanienne pilonne les positions de l’AQMI Vers l’implication directe de la France ?

Alors que l’armée mauritanienne pilonne les positions de l’AQMI Vers l’implication directe de la France ?

Après la fin des combats samedi soir entre les membres d’Al-Qaïda et les forces mauritaniennes, ces dernières ont pilonné hier les positions de l’Aqmi en attendant une éventuelle implication de la France, dont le porte-parole du gouvernement Fillon a laissé la porte ouverte à toutes les possibilités pour que Paris retrouve ses otages.

Comme il fallait s’y attendre, le rapt des sept employés des firmes Areva et Vinci, dont cinq Français, a eu des développements importants sur la situation prévalant au Sahel.

En effet, il n’est pas exclu que la France s’implique dans cette traque d’Al-Qaïda, si ce n’est déjà fait à travers un soutien non déclaré à l’opération mauritanienne, comme ce fut le cas le 22 juillet contre une base des islamistes armés dans le désert malien visant, selon Paris, à libérer l’otage français Michel Germaneau.

En affirmant hier que la France “fera tout pour retrouver ses otages”, le porte-parole du gouvernement français a refusé d’exclure l’option militaire, même s’il a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas de lien entre les efforts de la France pour retrouver ses otages et l’opération militaire mauritanienne au Mali contre Aqmi, en soulignant que “dans cette deuxième opération, il n’y a pas de troupes françaises engagées”.

Interrogé sur la possibilité que la France engage une “action militaire” pour tenter de libérer les otages, Jean-Luc Chatel s’est contenté de dire : “Je n’en dirai pas plus, vous comprendrez pourquoi à l’heure où je vous parle.

” Pour rappel, sept personnes – cinq Français, un Togolais et un Malgache – ont été kidnappées tôt jeudi dans le nord du Niger. Il s’agit d’un employé du groupe nucléaire public français Areva et son épouse et cinq autres personnes travaillant pour Satom, filiale du groupe de bâtiment et travaux publics français Vinci, sous-traitant d’Areva sur le site minier d’Arlit, à environ 1 000 km au nord-est de Niamey.

La France et les autorités nigériennes soupçonnent un groupe de la mouvance d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’être lié à l’enlèvement. à en croire des sources sécuritaires, les otages ont depuis “traversé la frontière” et se trouvent actuellement dans le désert malien.

Sur le terrain, l’attaque lancée vendredi par les forces mauritaniennes contre la colonne de véhicules d’Al-Qaïda au Maghreb islamique ne s’est pas achevée avec la fin des combats annoncée samedi, mais se poursuit avec un pilonnage des positions d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali par l’armée mauritanienne.

Une source militaire mauritanienne haut placée à Nouakchott a déclaré hier que “notre armée pilonne en ce moment des positions des terroristes d’Aqmi dans le nord du Mali”, a déclaré à l’AFP ce responsable militaire, peu après 12h (locales et GMT).

Elle soulignera notamment que cette action s’inscrit “dans le cadre de la lutte engagée contre ces bandes terroristes qui sévissent dans la bande sahelo-saharienne, et qui menacent la sécurité et la stabilité le long de la frontière mauritanienne”, et que ce pilonnage “est la poursuite logique de l’intervention engagée (en fin de semaine, ndlr) par nos forces armées après avoir repéré une bande de terroristes à bord d’une colonne de véhicules armés qui se déplaçaient vers notre frontière avec la République sœur du Mali dans l’objectif d’attaquer l’une de nos positions”.

Par ailleurs, des habitants du nord du Mali ont affirmé hier être “sans nouvelles” de plusieurs civils depuis les combats qui ont opposé l’armée mauritanienne et des unités d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). “Après les évènements (affrontements), nous n’avons pas de nouvelle de cinq civils et de parents à nous qui habitaient non loin des zones de combat. Nous ne savons pas s’ils ont disparu, s’ils ont été tués lors des combats”, a déclaré à l’AFP un habitant de la zone, Hamine Ould Mohamed Aly.

Aucun bilan des violences n’a pu être établi de source indépendante. Selon le ministère mauritanien de la Défense, les combats ont fait 12 morts et un nombre indéterminé de blessés dans le camp des “terroristes”, six morts et huit blessés dans les rangs de l’armée. De son côté, une source sécuritaire algérienne dans la région a affirmé à l’AFP qu’“au moins 15 soldats mauritaniens avaient été tués”.