Alors que l’armée a dû ouvrir des routes en Kabylie: La population redoute un remake de 2012

Alors que l’armée a dû ouvrir des routes en Kabylie: La population redoute un remake de 2012

Les périodes d’enneigement sont plus longues dans les zones situées sur les hauteurs. C’est pourquoi, malgré les assurances, les gens préfèrent se mettre à l’abri de toute surprise.

Ces dernières heures du week-end, il aura fallu l’intervention rapide de l’Armée nationale populaire pour ouvrir quelques routes fermées à la circulation par la neige tombé dans la nuit de jeudi à vendredi. Il faut dire que l’aide du matériel et des éléments de l’ANP sont venues à point nommé car hier la circulation était normale malgré la neige et les pluies.

Les populations, n’oubliant toujours pas l’expérience de la tempête de neige de 2012 commencent à s’intéresser sérieusement aux bulletins météorologiques de ces dernières heures. Des bulletins qui annoncent deux vagues de froid successives qui arriveront par le Nord de notre pays au cours de la semaine qui commence.

La neige arrive inexorablement sur les cols de moins de 800m avec le froid qui l’accompagne.

Mais en fait, ce n’est pas le froid qui fait peur aux populations. Ces dernières craignent que les conditions météo actuelles ne soient qu’une répétition de l’histoire. En 2012, au mois de février exactement, la région est tombée dans un enclavement qui a duré un mois. L’expérience fut tellement douloureuse que les gens ne veulent plus revivre un pareil calvaire. Hier matin déjà, les gens s’affairaient à renforcer leurs stocks en gaz butane. Jusqu’à hier, ce produit était disponible grâce à la vigilance de la société Naftal qui a pris ses dispositions juste après la fin de la saison estivale. Il faut dire aussi que depuis 2012, un grand nombre de villages ont été raccordés aux réseaux de gaz de ville qui parviennent jusqu’aux cimes du Djurdjura.

En tout état de cause, les bulletins météo peu rassurants rappellent à la population que l’hiver arrive à grands pas. Les périodes d’enneigement sont plus longues dans les zones situées sur les hauteurs.

C’est pourquoi, malgré les assurances, les gens préfèrent se mettre à l’abri de toute surprise. Hier, justement, l’activité dans les villages annonçait presque naturellement des périodes de froid intenses et longues.

Devant les dépôts, il n’y avait pas grande foule, mais il apparaissait évident que la demande commence à hausser la cadence. Les véhicules et les brouettes faisaient bon ménage devant les dépôts qui n’ont montré aucun signe de manque de gaz butane. D’un autre côté, celui de l’électricité, les populations semblaient être dans la quiétude. Contrairement à 2012 où certains villages sont restés dans le noir plusieurs semaines, la société a fait des avancées énormes en la matière. Le renfoncement de son réseau a permis à la Sonelgaz de garantir l’électricité dans toutes les conditions.

Par ailleurs, notons d’une part que les populations sont heureuses de voir ces neiges et ces pluies arriver car l’angoisse de la sécheresse commençait juste à s’installer. Les discours alarmistes étaient sur le point de débuter. Ces dernières semaines, des voix ne cessaient de rappeler que le barrage de Taksebt était à son plus bas niveau. Aussi, avec un taux de pluviométrie appréciable ces dernier jours, la population doit être plus ou moins rassurée. D’autre part, les pluies et la neige ont le mérite également de révéler les crevasses dissimulées sous les couches de bitume posées dans des conditions lamentables. Les routes semblent être le ventre mou de la gestion des collectivités locales. Sans la neige, ces dernières sont quasiment inutilisables dès les premières gouttes de pluie. Enfin, rappelons que les vieux sont les plus rassurés par la neige et les pluies. Pour eux, Yennayer sans cela est le signe de temps difficiles. Il est presque inadmissible pour eux de passer Yennayer sans neige ni pluies, au moins.