Alors que l’arbitre a sifflé la fin de la rencontre mercredi, le match se poursuitdans les médias égyptiens

Alors que l’arbitre a sifflé la fin de la rencontre mercredi, le match se poursuitdans les médias égyptiens

Le match Algérie-Egypte n’est pas encore fini pour les médias égyptiens. Des émissions interminables sont émises ces jours-ci, non pas pour analyser la rencontre ayant eu lieu à Oum Dormane, mais pour critiquer le comportement des supporters algériens ! Les commentaires sont insultants, d’autant plus qu’ils émanent d’intellectuels et de journalistes renommés dans leur pays.

Les chaînes du haut Nil mettent le paquet pour dissiper la colère des Egyptiens suite à la défaite encaissée contre notre équipe nationale. Les médias égyptiens n’arrivent pas à digérer la prestigieuse victoire du onze algérien. Au lieu d’inviter d’anciens joueurs internationaux, des journalistes sportifs et des critiques, des anciens cadres de fédération ou d’arbitres en activité et en retraite, les animateurs des émissions sur Dream, Hayat TV et particulièrement Nil Sport ne font que déontologiquement le contraire. En effet, depuis la glorieuse soirée du 18 novembre, qui a vu la qualification des Fennecs au Mondial sud-africain, les stars de ces émissions, comme le dénommé «ousted Brahim» de Nil Sport, font appel à des figures artistiques du cinéma et du théâtre égyptiens ainsi qu’à des directeurs de journaux connus pour leur fidélité au raïs.

Encore une fois, au lieu de décortiquer le match et d’entendre les explications de personnages ayant un lien direct avec le milieu sportif, ces personnages n’excellent que dans l’insulte envers le peuple algérien et l’histoire de son pays.

Le directeur adjoint du quotidien Al Goumhouriya a été présenté comme un spécialiste de l’Algérie car ayant exercé en tant que chef de bureau à Alger pendant sept ans. Ce dernier n’a pas trouvé mieux que de décrire la société algérienne comme étant «violente et dépourvue du sens des responsabilités». Pour lui, «cela explique les pseudos agressions subies par les supporters égyptiens survenues mercredi après la rencontre», comme le rapporte la quasi-totalité des médias du pays d’Anouar Saddate.

Les Pharaons momifiés une deuxième fois !

La chaîne Nil Sport n’a à aucun moment parlé du match. L’invité commençait à dérailler en évoquant la triste décennie noire et des dossiers obscurs sur l’ambassadeur algérien au Caire. En tant que responsable d’un quotidien ayant une influence sur l’opinion publique, il privilégie «la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays et a considéré l’Algérie comme la honte de l’arabité».

Ces dires sont à vrai dire amusants dans le sens où la plupart de nos concitoyens sont fiers d’être algériens et n’accordent que peu d’importance ou très peu à cette arabité qui n’est qu’un slogan creux.

En plus de cela, les Algériens ne se considèrent pas comme des victimes. Malgré les événements du Caire, les joueurs algériens ont entamé le match de Khartoum avec honneur et dignité.

Les supporters des Verts, comme la majorité de leurs compatriotes, ont, et c’est le plus important, un amour-propre inégalé. «Ils n’ont pas téléphoné de la capitale égyptienne et crié ‘‘Ilhagouna’’, appel au secours mesquin et hypocrite», affirme Réda, fervent supporter des Lions du désert qui n’a pas eu la chance de faire le déplacement au Soudan.

Toujours dans les émissions citées plus haut, d’autres chanteuses et artistes égyptiens ont émis le vœu de ne plus se rendre en Algérie pour des concerts ou des rendez-vous culturels. «On s’en fout», déclare Fodil avec un sourire. Et son ami ajoute : «On a gagné et nous serons au Mondial. Ceci est la meilleure réponse. La caravane passe et les chiens aboient.» Effectivement.

Mehdi B.