C’est une révélation et non pas des moindres que vient de faire la ministre de la Solidarité nationale. Mounia Meslem, qui s’exprimait hier sur la violence, a appelé à la mise en place d’un plan d’action pour lutter contre le phénomène sous toutes ses formes en associant tous les acteurs de la société.
Un appel qui démontre, si besoin est, que le gouvernement, au-delà des déclarations et engagements conjoncturels, ne dispose pas de plan coordonné et ficelé pour faire face aux différentes formes de violence qui menacent la société et deviennent, ces dernières années, sources d’inquiétude, voire de psychose pour le citoyen.
Dans un entretien accordé à l’agence APS, la ministre a indiqué que cette démarche «qui doit s’inscrire sur le court et long terme requiert les efforts de tous les secteurs, la société civile, les médias, les experts et les chercheurs dans différentes spécialités pour définir les mécanismes de lutte contre le phénomène de la violence qui prend de l’ampleur ».
Certes, la ministre évoque certaines actions initiées par son département en y associant d’autres secteurs, mais l’on ne voit pas une démarche homogène, concertée et ciblée visant à lutter contre ce sérieux problème de société. Faut-il à ce titre rappeler que l’Algérie connaît des formes de violence, dont l’ampleur est telle, que l’on assiste à de véritables dérapages.
A citer, entre autres, la violence dans les stades, la violence contre les femmes, contre les enfants, la violence verbale sur la voie publique, etc. Pis encore, faute de présence de l’Etat pour apporter des solutions concrètes à ce problème, l’on assiste à des intégristes islamistes occuper le terrain pour combler ce vide abyssal.
Certes, du côté du département de la solidarité nationale, l’on avance des initiatives, mais qui demeurent en deçà de la gravité de la situation, en l’absence d’une véritable coordination dans le cadre d’une action pérenne. Mme Meslem indique qu’elle travaille en coordination avec les différents secteurs concernés en vue de définir les mécanismes d’action et de sensibilisation sur les dangers de la violence et la nécessité de lutter contre ce phénomène. Elle a évoqué, à ce propos, les larges campagnes de sensibilisation menées par son département en coordination avec les secteurs concernés.
Ajoutant que le secteur de la Solidarité a fait appel à des psychologues et instruit les directeurs de wilayas de l’action sociale de prendre en charge les familles victimes de violence. Comme, elle a rappelé que le premier prix de lutte contre la violence faite aux femmes est ouvert aux artistes, aux hommes de culture, aux associations à caractère humanitaire, social, culturel, scientifique et économique ayant réalisé des travaux dans le domaine.
La ministre de la Solidarité a affirmé que son département a reçu jusque-là plus de 16 projets, précisant que le prix sera remis lors de la Journée mondiale de lutte contre la violence faite aux femmes, le 25 novembre prochain. Le projet de loi amendant et complétant le Code pénal adopté par les députés de l’APN en mars 2015 prévoit de nouvelles dispositions en matière de protection de la femme contre toute forme de violence, ajoutet- elle.
Tout compte fait, les démarches engagées servent certes à faire face à une situation d’une extrême urgence, mais force est de relever que les différents secteurs et autres organismes de l’Etat ne sont qu’en phase de concertation en vue de mettre en place un plan d’action pour lutter contre la violence. Pourtant le problème et ses conséquence néfastes, ne date pas d’hier.