L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a fini par élire son président en la personne du candidat unique Mohamed Ennaceur, proposé par le parti vainqueur des législatives Nidaa Tounes.
L’ARP a, également, élu les deux vice-présidents en les personnes du Cheikh Abdelfattah Mourou et Mme Fawzia Ben Foddha, candidats respectifs du parti islamiste, Ennahdha et de l’Union patriotique libre (UPL), classés deuxième et troisième aux législatives. Ainsi, la composition de ce bureau reflète, à la lettre, les résultats des législatives de novembre dernier.
L’élection de M. Mohamed Ennaceur à cette fonction n’était pas une surprise puisque sa candidature (sans concurrents d’autres partis) était présentée par le parti dont il assure la vice-présidence, à savoir Nidaa Tounes qui détient la majorité si relative soit-elle. Dans une conférence de presse, M. Mohamed Ennaceur a, notamment, dit que “la Tunisie traverse, aujourd’hui, une phase aussi délicate que difficile sur les plans économique, social et sécuritaire”.
Il a engagé cette institution à œuvrer à soutenir tous ceux qui veillent à assurer la sécurité du pays, les catégories sociales déshéritées et la jeunesse qui représente l’avenir du pays. Cependant, les nouveaux députés semblent bien apprécier les interventions, souvent, vides de sens de leurs prédécesseurs de la Constituante. Aussi, ont-ils fait perdre, consciemment ou non, du temps à une Assemblée tenue d’examiner et d’adopter, dans les meilleurs délais, le projet du budget de l’année prochaine.
En effet, la séance inaugurale de mardi et qui ne devait durer que deux ou trois heures a été laissée ouverte jusqu’à jeudi pour permettre, enfin, l’élection du président et de ses deux assistants. La composition du bureau de l’Assemblée préfigure la nouvelle physionomie du futur paysage politique du pays. L’abstention du parti islamiste de présenter un candidat à la présidence du Parlement s’inscrit, sans doute, dans le cadre d’une entente entre les deux plus grands partis qui tentent, de mettre de côté, leurs divergences pour conduire le pays à bon port. Nidaa Tounes est bien conscient de la fragilité de sa majorité qui n’est, en fait, que relative. De son côté, le parti islamiste qui a mal digéré sa sortie du pouvoir conserve, toujours, l’espoir d’en détenir, au moins, une partie dans un gouvernement d’union nationale, si bien entendu le parti vainqueur des législatives venait à tenir ses engagements. Ce jeu est le fruit d’un consensus qui pourrait générer une alliance que les deux partis souhaitent, mais se gardent, encore, de le déclarer ouvertement. Mohamed Ennaceur est un ancien ministre qui a occupé, à deux reprises, le portefeuille des affaires sociales sous le règne de Bourguiba.
Il a accumulé une riche expérience dans la gestion des affaires publiques au niveau gouvernemental ou lors de la présidence du Conseil économique et social ou de la Délégation de la Tunisie auprès des organismes spécialisés des Nations unies à Genève.
Au plan sécuritaire, l’état d’alerte maximum a été déclaré parmi les unités de l’armée et des forces de sécurité ainsi que les agents des douanes affectés dans la région sud du pays. Ces unités agissent, en particulier, au niveau du poste-frontière de Ras-Jédir et dans la zone tampon d’exclusion militaire. Selon le porte-parole du ministère de la Défense nationale, le lieutenant-colonel, Belhassan Oueslati, cette frontière est survolée, sans arrêt, par des avions militaires pour prévenir des conséquences que pourrait avoir la détérioration de la situation dans le nord-ouest libyen sur la sécurité nationale en Tunisie. L’intensification des patrouilles et des opérations militaires surviennent en application des instructions données, le 26 novembre dernier par la cellule de crise changée du suivi de la situation sécuritaire dans le pays.
M. K
