Alors que la viande indienne est boudée Les fruits deviennent les rois de la table

Alors que la viande indienne est boudée Les fruits deviennent les rois de la table

A une dizaine de jours de la fin du ramadhan, les Algériens ne se bousculent pas encore pour l’achat de la star indienne du marché des viandes. Par ailleurs, l’atmosphère de la cherté ainsi que l’absence de contrôle sur les marchés sont toujours les mêmes.

Sauf qu’en ces jours de canicule ce sont les fruits qui ont la cote sur les tables du f’tour et celles de la soirée.

Il ne se passe pas un mois de ramadhan en Algérie comme dans le reste des pays musulmans, sans que les discussions relatives aux prix des produits alimentaires, largement consommés en ce mois sacré ne soient évoqués quotidiennement par des jeûneurs. Autant on se plaint de la flambée, autant on achète et autant on gaspille.

Pour cette année, le scénario ne change pas ni au niveau des marchés ni dans les cuisines. Comme c’est le cas cette année de deux facteurs de la coïncidence du mois sacré avec les grandes chaleurs estivales ainsi que la rentrée sociale qui ont leur effet direct ou indirect sur le mode des dépenses et de consommation des petites et moyennes bourses. S’agissant de la consommation et avec les fortes chaleurs qui ont caractérisent ces derniers jours du ramadhan, les jeûneurs n’ont pas les mêmes besoins en matière de plats copieux, beaucoup de familles ont diminué le nombre de plats préparés puisque leur consommation est très faible.

«Pour ce ramadhan, on se contente des boissons et des fruits, on ne peut pas manger» indique une mère de famille. En ce qui concerne les prix des fruits qui sont à la portée, puisque ce sont des fruits de saison. Les raisins sont vendus de 60 à 130 Da/kg, le melon et la pastèque sont respectivement à 50 DA et 35 DA.

Les bananes à 85 Da, les poires de 60 à 80 DA et les pêches 70 à 100. Par ailleurs, une tournée à travers quelques marchés de la capitale montre en premier lieu l’absence des contrôleurs qui se justifie au premier coup d’œil par le non-affichage des prix des produits alimentaires, le marché Clauzel (Alger-Centre) est l’unique marché où l’on trouve les prix de la marchandise affichés. Pour le reste des marchés, les commerçants ont la possibilité de proposer des prix selon l’apparence de leurs clients, puisqu’ils ne sont tenus par aucun prix d’affichage.

La seconde remarque est relative à la politique du gouvernement engagée pour diminuer la tension du marché des viandes, en l’occurrence le programme d’importation de 5 000 tonnes de viande indienne. Un programme qui ne semble pas du tout faire son effet sur le consommateur.

Car la viande indienne comme solution pour la tension que connaît cette filiale durant le ramadhan est semblable au vaccin anti-grippe A qui a semé la psychose. Les Algériens semblent bouder cette viande, c’est en tout cas un constat fait à l’unanimité par les bouchers et les consommateurs. Sur une vingtaine de clients trouvés chez quelques bouchers d’Alger aucun d’entre eux ne nous a déclaré avoir goûté à cette viande. «Tout ce qui nous vient en grandes quantités et, soi-disant, à des tarifs pas chers est source de soupçons» nous explique un vieux retraité trouvé chez un boucher au marché Ali-Mellah.

S’exprimant sur le même point une femme âgée ajoute : «Je ne mettrais jamais cette viande dans ma cocotte». S’agissant des prix de la viande fraîche locale, ils maintiennent le summum, notamment en ce mois sacré, ce sont les prix de la viande qui assomment le plus les consommateurs.

La tendance de la hausse concerne toutes les couleurs, les viandes rouges comme les blanches. Ainsi, la sardine est cédée de 180 à 250 Da/Kg selon la qualité et les marchés. La crevette, le rouget et le chien de mer sont vendus 1 800 Da/kg. Tandis que le poulet est proposé de 270 à 350 Da/kg. Les prix des viandes rouges ne sont pas en reste, l’agneau se vend à plus de

1 000 Da/kg tandis que le veau est cédé de 800 à 1100 Da. En outre, quelques produits de large consommation durant le ramadhan ont été revus à la hausse depuis les premiers jours, il s’agit du citron vendu de 100 à 120 Da, des dattes à plus de 400 Da/kg, les raisins secs à 500 Da. Sur le registre légumes, les tarifs s’affichent en fonction de l’utilité de ces produits en cuisine, bien qu’une hausse caractérise l’ensemble des légumes ; ainsi, la pomme de terre est vendue à 40 Da, les haricots verts et la courgette à 80 Da, la tomate à 40 Da, la salade verte de 60 à 80 Da.

Par Yasmine Ayadi