El Gueddafi toujours introuvable, met à cran la rébellion
De l’argent, soutien aussi bien sur le plan militaire que diplomatique. La France a rameuté les «amis» de la Libye les incitant à mettre la main à la poche.
Tant bien que mal, le CNT cherche à trouver soutien et refuge auprès de ces pays qui l’ont jusque-là soutenu. C’est devenu en six mois, le «Chouchou des occidentaux». Le CNT «jouit-il», sous une nouvelle forme, d’une sorte de protectorat, opportunément remis à l’ordre du jour par l’Occident? Sur le terrain, le chemin s’éclaire. C’est la dernière ligne droite, alors que les rebelles s’effacent peu à peu pour laisser place à la diplomatie qui prend le relais. Ayant été reconnu par un certain nombre de pays occidentaux et une dizaine de pays africains, le CNT s’est muni d’une assurance-vie pour un véritable Etat «nouveau-né».
Toutefois, le CNT reste obsédé par l’idée qu’El Gueddafi puisse encore nuire, alors que sur le terrain, les troupes loyalistes au régime, suivent toujours ses instructions. El-Gueddafi est très certainement en Libye, ont indiqué hier de hauts responsables du Conseil national de transition, et «s’il ne se rend pas, c’est notre droit de le tuer», a ajouté l’un d’eux. Selon les rebelles, Mouamar El Gueddafi se cache soit à Bani Walid (fief de sa tribu d’origine), au sud-est de Tripoli, ou dans les environs de la capitale. Des rumeurs le donnent également proche de la ville de Syrte, sa ville natale. Dans sa continuelle chasse à l’homme, l’Otan a indiqué hier avoir accentué ses frappes sur les villes libyennes de Syrte et de Bani Walid, une localité au sud-est de Tripoli où le «Guide» aurait pu trouver refuge selon la rébellion.
Au cours de la journée de mardi, les forces de l’Otan ont notamment détruit douze véhicules armés, trois chars et une installation radar aux abords de Syrte ainsi qu’un dépôt de munitions et trois lanceurs de missiles sol-sol près de Bani Walid, selon un communiqué de l’Alliance atlantique. Au total, les forces alliées ont effectué 38 frappes mardi. Mouamar El Gueddafi reste cependant toujours introuvable et les rumeurs continuent à le donner comme s’étant réfugié dans la région de Syrte (360 km à l’est de Tripoli). Pour sa part, l’agence italienne Ansa, citant des «sources diplomatiques libyennes autorisées», a affirmé cette semaine que le «guide» se trouverait à Bani Walid, avec ses fils Saâdi et Seïf el-Islam.
Après le transfert du siège du CNT de Benghazi vers Tripoli, et le déblocage du gel de près de 3,35 milliards de dollars d’avoirs, d’autres milliards de dollars débloqués seront mis à la disposition du CNT. Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé en effet, mardi, Londres à débloquer 1,6 milliard de dollars d’avoirs libyens gelés afin d’apporter une aide humanitaire à Tripoli, a annoncé l’ambassadeur de Grande-Bretagne aux Nations unies. Le comité des sanctions du Conseil de sécurité a donné son feu vert après avoir obtenu l’accord de la Chine, qui jusqu’à présent s’y opposait. Surtout que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé de son côté à répondre de manière «urgente» à la demande d’aide financière du CNT. De son côté, l’Espagne a mis 16 millions d’euros de fonds libyens déposés dans le pays à la disposition du Conseil national de transition libyen, a annoncé hier le chef du gouvernement espagnol. Alors que l’Allemagne attend toujours le feu vert du Conseil pour débloquer environ un milliard d’euros (1,4 milliard de dollars) d’avoirs libyens gelés, tout comme Paris qui veut libérer quelque 5 milliards d’euros (7,2 milliards de dollars), ont indiqué mardi des diplomates. Cet argent, servira à combler des besoins humanitaires urgents, à apporter de la confiance au secteur bancaire, à payer les salaires des fonctionnaires dans des secteurs-clés et à libérer des liquidités dans l’économie.
