Ă BĂ©jaĂŻa, c’est l’Ă©ternel recommencement
Les travaux d’amĂ©nagement et rĂ©fection des routes sont entrepris comme par enchantement Ă la veille de chaque saison estivale.
Le coup d’envoi de la saison estivale a Ă©tĂ© donnĂ© mercredi dernier Ă Saket, une coquette station balnĂ©aire sur la cĂ´te ouest de la wilaya de BĂ©jaĂŻa. Au-delĂ des chiffres, qui se rĂ©sument en 33 plages autorisĂ©es Ă la baignade, plus de 220 maĂ®tres-nageurs sont mobilisĂ©s pour la sĂ©curisation des baigneurs et 8,9 milliards de centimes dĂ©gagĂ©s pour l’Ă©quipement des plages, force est de constater que rien n’a Ă©tĂ© fait pour ĂŞtre vraiment au rendez-vous.
MĂŞme si la vĂ©ritable saison ne dĂ©marrera qu’après le mois sacrĂ© du Ramadhan, il n’en demeure pas moins que le retard est lĂ et s’affiche un peu partout autant sur les plages que sur les axes routiers. Si les opĂ©rateurs hĂ´teliers affichent une ambition qui n’a d’Ă©gale que l’importance de cette pĂ©riode en matière d’entrĂ©e financière, ceux chargĂ©s de mettre en oeuvre tous les apartĂ©s demeurent peu enthousiastes. Les plages sont dans un piteux Ă©tat. Bien que des volontaires aient fait d’Ă©normes efforts pour les dĂ©barrasser des dĂ©tritus rejetĂ©s par la mer depuis pratiquement trois week-ends de suite, il reste que l’Ă©tat des lieux n’a pas vraiment Ă©voluĂ©. La saison estivale 2015 est partie pour connaĂ®tre le mĂŞme sort que ses prĂ©cĂ©dentes.
Les sept millions d’estivants, qui ont visitĂ© la rĂ©gion de BĂ©jaĂŻa l’an dernier, risquent de dĂ©couvrir la mĂŞme situation si ce n’est quelques amĂ©liorations en matière d’hĂ©bergement, oeuvre de quelques opĂ©rateurs Ă©conomiques intervenants dans le secteur et ils ne sont pas nombreux.
La concession des plages est interdite, les APC sont instruites pour dĂ©signer des directeurs des plages pour mettre fin Ă l’anarchie qui y règne. Encore une dĂ©cision qui ne sera pas facile Ă concrĂ©tiser. Alors que le nettoyage des plages et la collecte des ordures n’a jamais Ă©tĂ© assurĂ©e convenablement, voilĂ qu’on charge un peu plus les municipalitĂ©s en leur octroyant la gestion des plages et des parkings.
Connaissant le poids des maires, cette option aggravera davantage la situation. Et on parle de tarifs des diffĂ©rentes locations, qui sont rĂ©glementĂ©s par l’Etat. C’est loin d’ĂŞtre facile devant les maĂ®tres des lieux qui ne vont certainement pas cĂ©der. Autre fait qui n’est pas sans soulever des interrogations, comme Ă l’accoutumĂ©e, les travaux d’amĂ©nagement des routes et autres travaux de rĂ©fection sont entrepris comme par enchantement Ă la veille de chaque saison estivale.
Le citoyen lambda mais surtout l’opĂ©rateur Ă©conomique en parlent avec colère et tristesse Ă la fois. Sur la Route nationale 09, les travaux de bitumage sont en cours depuis un mois. MĂŞme s’ils sont rendus obligatoires eu Ă©gard Ă l’Ă©tat de la chaussĂ©e sur le tronçon PK10, sur quatre kilomètres, il reste que le choix de la pĂ©riode laisse perplexe. Sur quatre kilomètres la circulation est Ă double sens. Et dĂ©jĂ les bouchons sont quasi quotidiens avant mĂŞme le flux des estivants.
A l’entrĂ©e d’Aokas, la route est fermĂ©e dans un sens depuis plus de cinq mois Ă la suite du tragique Ă©boulement qui a coĂ»tĂ© la vie Ă sept personnes, il y a plus de cinq mois. LĂ , les travaux ne sont mĂŞme pas lancĂ©s. Qu’attend-on? Peut ĂŞtre après le mois sacrĂ© du Ramadhan avec l’arrivĂ©e des vacanciers. Et lorsqu’on sait toutes les lourdeurs administratives pour le lancement d’un projet si petit soit-il, on comprend vite que la situation en restera Ă coup sĂ»r lĂ .
L’autre fait tout aussi Ă©trange reste la reprise des travaux du projet de l’Ă©changeur des quatre chemins, Ă l’entrĂ©e est de la ville de BĂ©jaĂŻa. LĂ aussi on n’a pas trouvĂ© mieux que de reprendre les travaux, après plus d’une annĂ©e d’arrĂŞt, qu’Ă la veille de la saison estivale. Des exemples comme celui-lĂ sont lĂ©gion Ă BĂ©jaĂŻa. MĂŞme si tout ce qui est entrepris est vĂ©ritablement nĂ©cessaire le choix de la pĂ©riode de lancement laisse dubitatif le commun des mortels. C´est ainsi que sont et seront accueillis les milliers de citoyens qui ont choisi BĂ©jaĂŻa comme destination de leurs vacances. Lorsque les Ă©ternels travaux s´ajoutent au flux d’estivants, cela donne un cocktail explosif qui donne une si mauvaise image de la ville que l´on a vite envie de quitter. Veut-on dire aux visiteurs qu´à BĂ©jaĂŻa on est sĂ©rieux et qu’on travaille pour eux? La question mĂ©rite d´être posĂ©e sachant que la saison estivale se prĂ©pare en temps utile et qu´en principe tout devait ĂŞtre fin prĂŞt avant l´arrivĂ©e des estivants. Cette manière de faire est comme une ritournelle qui revient chaque Ă©tĂ©.
Depuis le temps que la Route nationale 9 est dans tous ses Ă©tats, personne n´a jugĂ© utile d´intervenir pour la rafistoler et on a attendu la veille d’une pĂ©riode Ă forte affluence touristique pour engager des travaux. Aussi, pour se rendre sur la cĂ´te (Tichy, Aokas…) il faut avoir les nerfs en acier pour supporter les longs bouchons de la circulation dus Ă ces travaux. Et ça ne fait que commencer. De l´autre cĂ´tĂ© de la wilaya, rien ne va plus sur l´axe routier qui dessert la ville de BĂ©jaĂŻa vers la cĂ´te Ouest de la wilaya. La Route nationale 24 brille toujours par son piteux Ă©tat. Aux abords de cet important axe routier, les dĂ©chets mĂ©nagers sont toujours lĂ . Certains sacs poubelles datent de l’an dernier. Viennent ensuite d’autres inconsĂ©quences comme les coupures d’Internet, de tĂ©lĂ©phone et probablement du courant Ă©lectrique mĂŞme si le responsable de ce secteur s’est montrĂ© rassurant sur ce sujet. Dès lors, tout le monde est soumis au stress. L´obligation de faire vite tant qu´il est encore temps est prĂ©sente chez monsieur Tout-le-Monde. C´est le seul souci au rĂ©veil. Ainsi va la vie d´une ville touristique censĂ©e ĂŞtre accueillante et confortable. BĂ©jaĂŻa offre le contraire Ă ses estivants, comme si elle leur disait: «Vous vous ĂŞtes trompĂ©s en me choisissant pour votre villĂ©giature!». L’ancienne capitale des Hammadites mĂ©rite vraiment mieux. Dommage!.