Alors que la question du sahara occidental s’internationalise, Mohammed VI persiste et signe

Alors que la question du sahara occidental s’internationalise, Mohammed VI persiste et signe

En réponse aux dernières déclarations du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, dans lesquelles il a affirmé que “la retenue est extraordinairement importante quand il s’agit de pays voisins frères”, le souverain alaouite a jeté de l’huile sur le feu dans son discours vendredi en s’attaquant de nouveau à l’Algérie.

Fidèle à sa stratégie de fuite en avant et de solutions de facilité pour affronter les crises internes, comme celle d’ordre économique que traverse actuellement le Maroc, le souverain chérifien se défoule sur l’Algérie pour faire oublier à ses sujets leurs souffrances quotidiennes. Dans son discours vendredi à l’ouverture de la première session de la troisième année législative du Parlement, Mohammed VI a appelé les Marocains à “une forte mobilisation, une vigilance de tous les instants, et des initiatives efficaces, aux niveaux interne et externe, pour contrecarrer les ennemis de la nation où qu’ils se trouvent et pour déjouer les stratagèmes illégitimes auxquels ils ont recours”.



Sans citer l’Algérie, il l’a désignée comme l’ennemie de la nation marocaine. Au lieu d’ouvrir les portes du dialogue pour discuter de tous les différends en suspens entre les deux pays, comme le demande Alger, et les aplanir dans l’intérêt des deux États, Mohammed VI persiste dans sa politique jusqu’auboutiste dans les relations algéro-marocaines.

Il faut dire que les dernières mesures algériennes visant à réduire les effets de la contrebande aux frontières ont eu des conséquences négatives sur les habitants du Maroc oriental, qui subissaient moins les contrecoups de la crise économique marocaine.

N’appréciant apparemment guère cela et encore moins les développements du conflit du Sahara Occidental, notamment les dernières critiques du département d’État US, qui ont été suivies par celles du Congrès sur le non-respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental et au Maroc même, Mohammed VI tente de raviver la fibre patriotique des Marocains. “La question du Sahara n’est pas seulement la responsabilité du roi, mais elle est également la cause de tous et de chacun : institutions de l’État, Parlement, Conseils élus et tous les acteurs politiques, syndicaux et économiques, les organisations de la société civile, les médias et l’ensemble des citoyens”, a-t-il lancé dans son discours.

Poursuivant dans le même sens, le roi du Maroc a martelé : “En tant que représentant suprême de l’État, symbole de l’unité de la nation, je n’épargnerai aucun effort, à tous les niveaux, pour préserver l’intégrité territoriale, la souveraineté et la stabilité du royaume, fort de l’unanimité de notre peuple fidèle et des efforts conjugués de toutes ses composantes”, avant d’ajouter : “J’ai été élevé dans l’amour de la patrie et j’étais témoin, comme tous les Marocains, malgré mon jeune âge à l’époque, de l’ambiance de mobilisation et de l’esprit patriotique élevé qui avaient marqué la récupération de nos provinces du Sud, grâce à la glorieuse Marche verte et au génie de son concepteur, notre vénéré père, Sa Majesté le roi Hassan II, que Dieu sanctifie sa dernière demeure. Et c’est précisément cet esprit qui doit continuer à inspirer nos actes et nos initiatives. Je demeurerai donc, comme vous m’avez toujours connu, au premier rang des défenseurs de notre intégrité territoriale, à la tête des marches pour le développement, le progrès et la prospérité, dans le cadre de l’unité, de la sécurité, de la stabilité et de l’unanimité nationale inébranlable.”

Voilà un discours alarmiste, qui intervient au lendemain du dépouillement du Chef du gouvernement islamiste, Abdelilah Benkirane, de ses principales missions à travers la nomination d’hommes de confiance du roi aux postes-clés de l’Intérieur, des Finances ou encore des AE.

M T