La couverture des besoins alimentaires par la production nationale se situe à 70%, le reste étant tributaire de l’étranger.
Intervenant devant la 40e session de la Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui se tient du 3 au 8 juillet en cours dans la capitale italienne, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a fourni une série d’indications sur le secteur agricole. Il a ainsi indiqué que l’agriculture a dégagé un taux de croissance moyen annuel de 8%, une valeur de la production estimée à près de 30 milliards de dollars (2 976 milliards de dinars). Et qu’elle compte pour plus de 12% du PIB. Il n’en reste pas qu’il y a des efforts à faire pour satisfaire les besoins locaux en produits alimentaires.
La couverture des besoins alimentaires par la production nationale se situe aujourd’hui à hauteur de 70%, le reste étant tributaire des importations étrangères que le pays n’a pas réussi à réduire en dépit des régimes des licences d’importation qu’il a instaurés en 2016. En effet, la facture globale d’importation des principaux produits alimentaires a connu une hausse de plus de 17% sur les quatre premiers mois de 2017 par rapport à la même période de 2016, notamment pour le lait et dérivés, et les viandes, selon les Douanes algériennes. Ainsi, le montant des importations du lait et produits laitiers s’est chiffré à 545,25 millions de dollars sur les quatre premiers mois de 2017 (contre 311,85 millions de dollars sur les quatre premiers mois en 2016), soit une hausse de près de 75%. Le secteur agricole fait face en réalité à des problèmes d’ordre organisationnel. Mais pas seulement. Le ministre en parle lors de son intervention à Rome. Il a rappelé que l’Algérie mène, depuis l’année 2000, une politique de développement agricole et rural dont la singularité reste liée à la fois à son climat aride et semi-aride, à sa biogéographie, à la fragilité de ses ressources naturelles qui sont à la limite de leur résilience et à la disparité relative de ses territoires ruraux.
Il s’agit, selon lui, d’une politique de modernisation de l’appareil productif agricole national et de l’intensification des filières considérées comme stratégiques en vue de la consolidation de la sécurité alimentaire du pays. Il a également estimé que le changement climatique en Algérie a eu pour conséquence une “extension” des régions arides et semi-arides, une dégradation plus rapide du couvert végétal et des sols et donc une “progression” de la désertification.