Alors que la hausse est imputée aux intempéries,Un déficit de 40% sur la production de pomme de terre

Alors que la hausse est imputée aux intempéries,Un déficit de 40% sur la production de pomme de terre

Le prix de la pomme de terre a atteint son apogée durant ces dernières semaines. Il a, en effet, franchi la barre de 90 dinars sur le marché de gros et 110 dinars le kilo chez les détaillants.

Ce prix est appelé à fléchir au cours des prochains jours, pour retrouver son équilibre normal, soit entre 45 et 50 DA, selon les agriculteurs et les spécialistes du secteur.

Le ministre de l’agriculture avait rassuré les Algériens en déclarant que «le prix de la pomme de terre descendra de la barre des 100 DA dans deux semaines». Le directeur général du marché de gros des Eucalyptus, Mounir Ayad, appuie ces prévisions, en avançant que «le prix de ce tubercule a réellement baissé, en ce début de semaine pour atteindre, hier, les 60 dinars sur le marché de gros, alors qu’il était de 90 dinars la semaine dernière».

La flambée enregistrée dernièrement est expliquée, selon le même interlocuteur, par les intempéries qui ont sévi au cours du mois de février, ayant endommagé des produits agricoles. Les averses de pluie et les chute de neige ont également rendu difficile l’accès aux champs. Le retour à la normale sera enregistré, de l’avis de M. Ayad, dans les jours à venir avec l’arrivée de la pomme de terre du Sud, qui est de très bonne qualité ainsi que par la production attendue pour le mois d’avril.

Le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, ne soutient pas cette donne et affirme que la production nationale enregistre un déficit de 40%, c’est-à-dire que le risque de pénurie persistera. «La pénurie et la hausse des prix ne sont pas liées uniquement aux intempéries, mais également au déficit accusé sur la production, estimé à 40%», a expliqué le porte-parole de l’UGCAA, qui craint que la tutelle opte pour la solution facile, soit l’importation,

afin de couvrir la demande nationale. Selon lui, les intempéries ont carrément endommagé la production de Mostaganem, Relizane et Aïn Defla. «La production attendue en mois d’avril sera, ainsi, de qualité moindre et en quantité en dessous des prévisions», a-t-il affirmé, en ajoutant que la demande dépassera largement l’offre. Le manque de marchés de proximité et locaux de détail risque, selon le même interlocuteur, de renforcer la crise, qui sera largement profitable aux importateurs.

Djamel Barchiche, chargé de la communication au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, prévoit pour sa part, une baisse des prix, puisque «les acteurs de la filière ont repris leur activité normalement, après la période difficile enregistrée au cours du mois de février, en raison des perturbations climatiques».

Il n’existe pas, selon le même responsable, de problèmes et la production est importante cette année. «La production en 2011 a été de 38 000 millions de tonnes, alors que les contrats de performances tablent sur 40 000 millions de tonnes à l’horizon 2014», a précisé M. Barbiche.

Il a estimé que le déclenchement du dispositif Cyrpalac (Système de régulation de produits de large consommation) mis en place depuis un certains temps déjà pour faire face à ce genre de situation, a réussi à approvisionner le marché au moment opportun, grâce à l’accélération du déstockage. «L’arrivée de la production du mois d’avril va contribuer au retour à la normale. Les choses vont évoluer vers la normalisation et les prix vont stagner autour de 45 à 50 dinars», a-t-il ajouté.

Samira Azzegag