Un dialogue de sourds s’est instauré entre la direction et les travailleurs
Les employés revendiquent le départ de leur directeur tandis que la direction estime que le mouvement est illégal, vu qu’il n’a pas été précédé par le dépôt du préavis de grève.
Après presque une semaine de débrayage général des employés de l’Epic Oran-Propreté, le bras de fer opposant ces derniers à leur direction ne semble pas connaître une fin heureuse. Tous les indices renseignent sur une telle évidence. La direction de l’Epic vient d’actionner la machine judiciaire en déposant plainte en référé contre cinq travailleurs accusés d’avoir été les instigateurs d’un arrêt de travail illégal. Les cinq travailleurs ont été auditionnés en fin de journée de lundi par le juge d’instruction près le tribunal d’Es Senia.
Le socle des auditions a reposé autour de la légalité et illégalité du mouvement de grève qui a surpris l’Epic Oran-Propreté. Jusqu’à hier matin, le verdict n’a pas été encore prononcé, aussi bien dans le cas des employés poursuivis, que par rapport aux suites à donner au mouvement de grève lancé, la semaine dernière, par les employés de l’Epic Oran-Propreté.
Cette entreprise vit depuis près d’une semaine au rythme d’un débrayage général. Si les représentants des employés, à leur tête les meneurs, revendiquent la légitimité de leur action, leur direction estime que le mouvement de grève générale est illégal étant donné qu’il n’a pas été précédé par le dépôt de préavis de grève.
Les pertes financières, sans pour autant les évaluer à un quelconque chiffre, seraient considérables. Ce qui a motivé les employés de l’Epic à observer un débrayage général serait le climat de zizanie qui règne ces dernières années au sein de l’entreprise.
Mais la goutte qui a fait déborder le vase serait la décision prise par l’Epic à l’encontre des cinq employés en les suspendant de leurs fonctions. Déclenché le 26 mars, le mouvement de grève des agents de nettoiement de l’Epic Oran-Propreté se poursuit en dépit de tous les appels de la direction au dialogue et aux négociations, la finalité recherchée est le retour à la normale et la reprise du travail tout en s’engageant à prendre en compte la plate-forme de revendications.
Quelque 500 travailleurs ne semblent plus vouloir entendre leur direction ainsi que les gestionnaires de l’Epic accusés d’être longuement versés dans ce qu’ils qualifient de «l’intimidation et les menaces à l’encontre de simples agents éboueurs».
«On ne dialogue pas avec des gens qui nous menacent et nous intimident à longueur de journées», a expliqué un agent. Et ce denier d’ajouter, tout en déplorant «l’absence de bonne foi quant à la prise en charge de nos revendications». Ces dernières (revendications) reposent essentiellement autour du renouvellement des équipements et la dotation en moyens de protection garantis par la réglementation, l’octroi des indemnités et autres primes et la mise à disposition des moyens de protection au profit de tous les agents éboueurs.
Les accidents de travail ne manquent pas. «Un agent victime d’une chute d’un camion, s’est retrouvé avec de multiples fractures», a témoigné un agent, ajoutant que «ce dernier a été tout simplement délaissé et abandonné à son triste sort pendant une longue durée sans aucune prise en charge particulière».
Ce n’est pas tout, semblent vouloir dire les grévistes qui continuent à dénoncer les entraves syndicales dont ils sont victimes.
La direction est pointée du doigt. Ils lui reprochent d’avoir attenté au syndicat en gelant ses activités. L’Ugta, par le biais de sa section d’Oran, semble vouloir se mêler de la question en jouant les premiers rôles dans le conflit.
Elle s’est réunie tout récemment autour d’un seul ordre du jour focalisé autour de la nécessité de la réhabilitation du syndicat au sein de l’entreprise. Les travailleurs, plus que déterminés dans leur mouvement, se maintiennent en position tout en haussant le ton et en revendiquant le départ immédiat de leur directeur.