Alors que la désobéissance civile s’élargit à presque toutes les activités, Abdelmalek Sellal réclamé à In-Salah

Alors que la désobéissance civile s’élargit à presque toutes les activités, Abdelmalek Sellal réclamé à In-Salah

Dans cette ville du sud du pays, la contestation est à son comble et les manifestants ne comptent pas baisser les bras tant que les autorités ne répondront pas favorablement à leur principale revendication.

Le soulèvement des habitants du sud du pays contre l’exploitation du gaz de schiste, enclenché depuis le début de l’année et qui a pris de court aussi bien l’opinion nationale que les pouvoirs publics, est encore loin de connaître son épilogue. Mieux, la désobéissance civile s’est généralisée de plus belle, avant-hier et hier à In-Salah, à la suite, notamment, de l’annonce de la venue de l’énigmatique émissaire de la présidence de la République.

Cette information, qui s’est propagée rapidement, comme “une traînée de sable”, dans cette ville désertique, a stimulé en premier les transporteurs par autobus, employés et propriétaires, qui ont décidé du gel de leur activité durant toute la nuit de lundi à mardi.

Hier, c’était au tour des élèves de quitter les bancs de l’école qu’ils ont repris pourtant deux jours auparavant, après une semaine de boycott. “Nous réclamons la venue d’Abdelmalek Sellal pour nous dire sa décision, en tant que Premier ministre, de l’arrêt de l’exploitation du gaz de schiste dans notre région et sur l’ensemble du territoire national”, nous a déclaré K. Abdelmadjid, chauffeur d’un bus, qui, se solidarisant avec ses concitoyens, a décidé, en concertation avec son patron, de ne pas poursuivre son chemin vers Tamanrasset en dépit du fait qu’il transportait beaucoup de voyageurs à destination de Tamanrasset. Alors que le mouvement de contestation se poursuit, les manifestants réclament la présence du Premier ministre afin de régler le problème.

Une requête qui revient sur toutes les lèvres, ces derniers jours, et qui a pris de l’ampleur depuis “la venue inutile”, jeudi dernier, du ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi. “On demande Sellal, on demande Sellal…”, tel est, en effet, l’un des slogans phare que scandent les habitants d’In-Salah à l’occasion des marches et autres rassemblements qui sont organisés quotidiennement. Néanmoins, les membres du comité représentant les citoyens n’en font pas forcément une obsession. Pour eux, l’identité du responsable que la Présidence compte envoyer importe peu.

C’est le message qui demeure essentiel. Un message qu’ils souhaitent positif par rapport à leur seul et unique revendication, à savoir la fermeture du puits de gaz de schiste ouvert, à la fin de l’année précédente, à Dar El-Hamra, dans la région d’Ahnet, à quelques dizaines de kilomètres de la ville d’In-Salah. “Nous ne voulons pas nous focaliser sur la personne que la Présidence compte envoyer.

Quel que soit le responsable qui viendra, l’essentiel, pour nous, est de voir les pouvoirs publics prendre la décision d’arrêter l’exploitation du gaz de schiste, et nous n’avons aucune concession à faire sur ce sujet”, a précisé Mohamed Azzaoui, un des membres du comité citoyen, confirmant la promesse de la Présidence qui ne dévoile toujours pas l’identité de son émissaire, encore moins la date de sa venue. Pendant ce temps, la désobéissance civile se poursuit.

F. A.