Alors que la crise à l’ APN en est à son 20e jour et que la loi de finances est tombée: L’opposition s’accroche à sa neutralité

Alors que la crise à l’ APN en est à son 20e jour et que la loi de finances est tombée: L’opposition s’accroche à sa neutralité

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Les députés ignorent si l’activité programmée par la commission défense de l’APN sera maintenue.

L’opposition parlementaire reste dans l’expectative par rapport à la crise qui frappe l’APN, depuis maintenant une vingtaine de jours, alors que la loi de finances a déjà atterri à l’Assemblée.

Les cinq groupes de l’opposition parlementaire(MSP, FFS, PT, l’union d’El-Adala-El Binaa-Ennahda), auxquels s’ajoutent les députés du RCD, affichent leur «neutralité» par rapport à la crise. Face à cette brèche ouverte, l’opposition ne veut pas s’y engouffrer et avance, en rangs dispersés.

«La neutralité» semble être la stratégie commune de l’opposition parlementaire.

Dans ce contexte, Djelloul Djoudi, chef du groupe parlementaire du PT, a indiqué que «son parti n’est pas concerné par cette crise: on est ni avec les uns ni avec les autres». Pour, Djelloul Djoudi, «l’impasse à laquelle est parvenue cette assemblée montre la justesse de notre analyse et de notre position pour le renouveau politique, consistant à élire une Assemblée nationale constituante qui élaborera une nouvelle Constitution pour instaurer la démocratie et redonner la parole au peuple», autrement dit, la «dissolution» de l’actuelle Assemblée.

Le chef du groupe parlementaire du MSP, Ahmed Saddok, a indiqué que «l’APN peut continuer à fonctionner sans les députés de la majorité qui ont gelé leurs activités, conformément à une disposition de l’article 58 du règlement intérieur», a-t-il appuyé. «En tant que groupe parlementaire du MSP, on n’est pas concerné par ce gel qui reste une méthode primitive et illégale», a-t-il ajouté. D’ailleurs, ce parti compte organiser une journée d’étude sur la loi de finances 2019 mercredi prochain. Il a rappelé que «sa formation a lancé une initiative de médiation entre Saïd Bouhadja et les frondeurs, sans l’annoncer à la presse. Laquelle offre «s’est heurtée au refus catégorique des députés de la majorité», a-t-il fait savoir. Par conséquent, poursuit-il «la situation a empiré davantage, car aujourd’hui, l’Assemblée est dans une impasse totale où chaque partie s’est cramponnée à sa position, en refusant de faire le moindre compromis».

«L’initiative de médiation du Front El-Moustakbel, qui a convoqué les groupes de l’opposition parlementaire, n’a pas abouti car elle est mal partie »». «Elle a été annoncée à travers la presse avant d’avoir informé les autres groupes parlementaires», a-t-il estimé. Pour ce député, «l’issue à cette crise passe nécessairement par le dialogue et les concessions qui doivent être faites de part et d’autre; supposons que ce problème relève d’une affaire interne à l’APN, en revanche si la crise est provoquée et nourrie par des parties externes à l’Assemblée, la solution sera impossible à dégager». Plus précis, il dira: «Aucune initiative ne pourra aboutir, car les deux parties qui restent dans l’expectative, obéissent à des injonctions venues de l’extérieur de l’Assemblée.»

Par ailleurs, les députés ignorent si «l’activité relative à la formation de 60 cadres de l’Académie militaire de Cherchell programmée par la commission défense de l’APN sera maintenue». Selon un parlementaire, «cette activité aurait été transférée au Conseil de la nation, car le président de cette commission a gelé ces activités». D’après une autre source, «si annulation de cette activité il y a, elle n’est pas parvenue aux députés».Pour rappel, nombreux sont les députés qui affirment que «le gel de l’activité de l’APN n’est pas légal et l’Assemblée peut continuer à fonctionner sans les députés de la majorité».

Le règlement intérieur de l’Assemblée populaire nationale stipule qu’en cas d’absence de quorum pour le vote des projets de loi, on peut suspendre la séance de 6 à 12 heures; après quoi, le vote s’effectuera, quel que soit le nombre de députés.