La Fédération nationale du secteur de la justice, affiliée au syndicat autonome Snapap, annonce dans un communiqué rendu public hier, la poursuite de la grève pour une durée de 5 jours sans service minimum.
«Nous étions contraints de recourir au durcissement du mouvement de protestation après avoir usé toutes les voies et surtout suite à la décision de la fermeture des portes des tribunaux et cours devant les employés et en procédant au remplacement des greffiers par les huissiers de justice», a écrit le président de la fédération Mourad Ghedia. La Fédération dénonce «les moyens utilisés» par le ministère de la tutelle pour faire pression sur les grévistes et son entêtement à ignorer les revendications «légitimes» des travailleurs.
Les fonctionnaires de la justice se réjouissent de l’élan de solidarité observé par plusieurs organisations nationales et internationales comme la Confédération syndicale internationale (CSI), qui a écrit au président de la République en date du 19 avril, précise le communiqué.
Dans son message, la CSI estime que «les revendications à l’origine de cette action syndicale sont des plus légitimes. C’est, malheureusement, l’attitude du gouvernement qui a eu recours à diverses formes de pression qui est regrettable et inadmissible et à propos de laquelle nous avons voulu attirer votre attention».
La Fédération nationale du secteur de la justice note, également, avec satisfaction la solidarité affichée notamment par le batonnat algérien et la Ligue algérienne des droits de l’homme (LAADH) qui soutiennent et reconnaissent la légitimité du mouvement de protestation.
Par ailleurs, il est à préciser que les greffiers et auxiliaires de justice, au niveau de toutes les cours et tribunaux, avaient répondu favorablement à l’appel du syndicat autonome Snapap pour un débrayage de trois jours dans un premier temps. Ils revendiquent l’application des engagements pris par le ministère de la Justice lors des assises du 22 février 2011 et le 7 avril 2012.
Leur mouvement a provoqué la paralysie de toutes les instances judiciaires et n’était pas sans conséquences sur le déroulement des affaires programmées et dont la plupart ont été reportées. A vrai dire, le bâtonnat algérien a refusé de cautionner la procédure du remplacement des greffiers par les huissiers de justice, précisant que les greffiers avaient, eux aussi, le droit de protester pour l’amélioration de leur situation. Enfin, il est à noter que les grévistes ont décidé d’aller jusqu’au bout de leur action.
I. T.