Alors que la première rencontre entre une délégation du gouvernement malien et une autre du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a eu lieu le 4 décembre à Ouagadougou (Burkina Faso), renforçant les chances d’une solution pacifique à la crise au nord du Mali, Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) multiplient les menaces à l’encontre de l’Algérie, pays hostile à une intervention militaire étrangère.
La délégation du MNLA conduite par le vice-président du CTEA, Mahamadou Djéri Maïga, a rencontré une délégation du gouvernement du Mali conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Coulibaly.
La rencontre s’est déroulée en présence et grâce au médiateur de la Cédéao, Son Excellence Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso. Les deux parties ont convenu de se retrouver prochainement autour d’une table de négociations pour trouver une solution définitive à ce conflit qui dure depuis plus de 50 ans. «Les deux délégations se sont engagées à une cessation des hostilités et à l’arrêt de toutes violences à l’égard des populations civiles et le respect des droits de l’homme», rapporte un communiqué du MNLA.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lui, a averti sur les «conséquences d’une intervention militaire étrangère au nord du Mali». Le commandement des forces américaines en Europe (Africom) a rejoint la position algérienne qui favorise une solution pacifique à la crise au Mali.
Les USA font de même et s’alignent à la position algérienne. C’est la communauté internationale qui s’aligne sur la position algérienne éloignant, peu à peu, le spectre d’une intervention militaire. Face au renforcement de l’option pacifique via des négociations, Aqmi et Mujao haussent le ton et menacent l’Algérie et la Mauritanie, deux pays parmi les plus fervents défenseurs de la solution pacifique. Aqmi annonce la création d’une sixième phalange dont les activités, selon cette organisation terroriste, s’étendront jusqu’à Kidal (fief d’Ançar Eddine) et aux frontières algériennes.
Quant Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, alias Belaouar, il annonce, dans un enregistrement audiovisuel diffusé avant-hier, la création d’une nouvelle phalange menaçant l’Algérie de représailles.
Ançar Eddine et le MNLA, deux mouvements favorables aux négociations et à une solution pacifique, ont eu le droit aux mêmes attaques.
Le mouvement Ançar Eddine est médiatiquement diabolisé et le MNLA fait face, depuis avant-hier, à une «dissidence» en son sein.
Les «dissidents» reprocheraient au MNLA d’être entré en confrontation armée avec le MUJAO, selon un média mauritanien proche d’Aqmi et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest. Selon le même média, un des secrétaires généraux adjoints du Mouvement national de libération de l’Azawad, Mohamed
El Amine Ould Ahmed, a démissionné, mercredi dernier, pour exprimer sa désapprobation quant aux «concessions faites par la délégation du MNLA face au gouvernement malien à Ouagadougou (Burkina Faso)».
Mounir Abi