Alors que la carte scolaire prévoit un maximum de 30 élèves par classe 60% des écoles surchargées

Alors que la carte scolaire prévoit un maximum de 30 élèves par classe 60% des écoles surchargées
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La rentrée scolaire débute mal. Les preuves, ce n’est pas ce qui manque. Le chargé de communication du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Achour Idir indiquera : 30% des établissements scolaires, tous paliers confondus, n’ont pas encore achevé leurs inscriptions. 60% des écoles au niveau national souffrent de surcharge d’effectif avec 40 élèves par classe.

Le premier responsable du secteur avait annoncé des classes à seulement 25 écoliers. Le département de Benbouzid a mis en oeuvre, faudra-t-il le souligner, une carte scolaire où il est mentionné que le nombre d’élèves par classe ne doit pas dépasser les 30 écoliers alors qu’aujourd’hui ce nombre est de 40.

C’est le cas, pour ne citer que cet exemple, au niveau du CEM Amirouche de Hussein-Dey à Alger. L’année passée, selon une enseignante, le nombre ne dépassait pas les 30 élèves. La différence est de taille. Sur le plan pédagogique, les conséquences n’en seront que fâcheuses. L’assimilation des cours en prendra, certainement, un sérieux coup. Et ce n’est pas fini, les taches noires : 75% des établissements n’ont pas encore distribué le livre scolaire.

Là encore, le ministre de l’Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid avait pourtant annoncé dernièrement que 60 millions de livres scolaires sont disponibles pour cette rentrée, dont 10% constitueront un stock de réserve.

Le même responsable a fait savoir que l’État a déboursé à cet effet 650 milliards de centimes pour couronner de succès cette opération. Il a ajouté que 3 900 000 élèves, sur un total de 8 100 000 scolarisés, bénéficieront des livres gratuitement.

Mieux encore et dans l’objet de maîtriser un tant soit peu le volet de distribution non sans constituer, par le passé, le maillon faible de cette opération, Boubekeur Benbouzid a donné des instructions «fermes» aux directeurs les instruisant de distribuer, le plus de livres dans les deux jours qui suivent la rentrée scolaire. Mais voilà que la réalité est toute autre. Les choses n’ont pas changé d’un pouce pour cette opération.

Le manuel scolaire manque toujours. Et ce n’est pas la seule fausse note : Le non versement de la deuxième tranche de salaires des enseignants dans certaines wilayas du pays à l’image de Tizi Ouzou et les régions du Sud risque, si les choses restent inchangées d’ici là, de faire parler de lui une nouvelle fois.

Il convient de rappeler dans ce sillage que le premier responsable du secteur avait déclaré que le versement de cette première tranche au profit des enseignants se fera avant la fête de l’Aïd. Cette «volte-face», du moins au niveau de quelques wilayas, risque de créer des vagues parmi les syndicats autonomes.

Le Conseil national autonomes des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) par la voix de son chargé de communication, Messaoud Boudiba avait averti récemment le ministère quant à toute forme de tergiversation dans le versement de ce rappel.

Pour lui, si les choses restent en l’état le retour à la protestation deviendrait, alors, un recours incontournable. Il faut dire que le mot d’ordre est partagé par l’ensemble des syndicats du secteur à l’image du CLA qui se réunira samedi prochain pour débattre de la situation.

Le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) avait réuni son Conseil national ce mardi. Il a été souligné avec insistance le marasme qui prévaut au sein du secteur. Le syndicat a brandi même l’étendard de la protestion si le ministère de la tutelle perdure dans sa politique de la fuite en avant quant à la prise en charge de leurs doléances.

En termes plus explicites, les partenaires sociaux promettent une année mouvementée au cas où le ministre de l’Éducation nationale continue d’observer la sourde oreille par rapport aux revendications des enseignants. Voilà, une autre démarche qui contredit les déclarations de Benbouzid qui a promis une année plutôt calme…

Enfin, le CLA indiquera que les cantines scolaires ne sont pas encore ouvertes. Le premier responsable du secteur annonce leur ouverture la semaine prochaine. D’ici là, tout sera clair ; sinon ça sera une contradiction de plus et de trop pour Benbouzid, ministre de l’Éducation nationale.

Amokrane Hamiche