Alors que des gendarmes ont évacué, hier, le camp des manifestants à Ahnet, Un général dépêché aujourd’hui à In-Salah

Alors que des gendarmes ont évacué, hier, le camp des manifestants à Ahnet, Un général dépêché aujourd’hui à In-Salah

“Nous allons lui faire part des dépassements qui ont été commis et réitérer notre détermination à poursuivre notre mouvement pacifique jusqu’à l’arrêt du projet d’exploration du gaz de schiste dans notre région”, a annoncé un membre du collectif antigaz de schiste.

Soixante jours après la montée au créneau du front antigaz de schiste, la situation à In-Salah est encore loin de s’apaiser. Hier encore, alors que tout le monde croyait que la ville avait retrouvé son calme après deux journées d’affrontements violents entre les forces de l’ordre et les manifestants, une nouvelle scène de violence a eu lieu non loin du site du projet-pilote du gaz de schiste dit Ahnet, au PK35, sur la route menant d’In-Salah vers Tamanrassat, où un groupe de manifestants a élu domicile depuis plusieurs jours. Selon le témoignage des citoyens d’In-Salah contactés par téléphone, ce seraient les éléments du contingent de la Gendarmerie nationale, en charge de la sécurisation du site, qui auraient “pris d’assaut le camp des manifestants”.

Les manifestants y voient “peut-être une manière de venger leurs trois collègues blessés” durant les premiers affrontements, enregistrés samedi dernier, devant le site de l’entreprise américaine Halliburton, à 10 kilomètre au nord d’In-Salah. “Les gendarmes, environ 160, se sont violemment attaqués, ce matin, (hier, ndlr), à une quinzaine de nos concitoyens qui campent au PK35, à proximité du site d’Ahnet. Ils ont saccagé toutes les tentes et ont roué de coups les occupants, leur causant de graves blessures”, rapporte Mohamed A., membre du collectif citoyen, qualifiant cette intervention inattendue de “pure provocation”.

Il s’indigne d’autant plus que, rappelle-t-il, le chef de secteur s’était engagé la vieille devant les représentants des citoyens pour que les éléments des forces de l’ordre n’interviennent plus jamais. “Franchement, nous ne comprenons pas ce comportement des gendarmes, surtout que nous avons été rassurés par le chef de secteur qui nous a reçus la veille. D’ailleurs, lui-même est étonné de cette intervention”, regrette le même membre du collectif citoyen qui compte déposer une plainte contre les éléments de la gendarmerie, responsables de “ces actes de violence”. “Nous avons les certificats médicaux de tous les blessés, une quinzaine environ, et nous allons déposer une plainte contre ces gendarmes qui se sont attaqués à des manifestants pacifiques”, a-t-il ajouté, annonçant qu’une réunion est prévue “pour demain (aujourd’hui, ndlr), à In-Salah, entre les représentants du collectif citoyen et le chef de 6e Région militaire. Nous allons, à l’occasion, lui faire part de tous les dépassements commis, et réitérer notre détermination à poursuivre notre mouvement pacifique jusqu’à la satisfaction de notre seule revendication, l’arrêt du projet d’exploration du gaz de schiste dans notre région, et donc, l’empêchement de toute opération de fracturation hydraulique”, a-t-il expliqué, soulagé, néanmoins, que la situation a été maîtrisée “grâce à la sagesse des citoyens”, après l’incident intervenu dans la matinée d’hier. Les violents incidents enregistrés durant les trois derniers jours à In-Salah, assimilés par les citoyens à de la “provocation”, ne semblent entamer en rien la détermination du mouvement pacifique des militants antigaz de schiste qui se poursuit toujours sur la place de la Résistance.

F. A